Parmi les 281 personnes placées en garde à vue, 129 ont finalement été libérées sans jugement. 74 autres ont été convoquées ultérieurement, “en vue d’une mesure alternative aux poursuites”, selon le Ministère public.
Près de trois quarts des personnes placées en garde à vue en marge de la manifestation du 1er mai, lundi à Paris ont été relâchées sans poursuites, selon un bilan communiqué mercredi par le
parquet de Paris. “281 personnes ont été placées en garde à vue” dans le cadre de cette manifestation, a rappelé le ministère public, précisant dans ce bilan établi en milieu de journée mercredi que “129 ont donné lieu à une décision de classement sans suite” et “74 ont donné lieu à une convocation ou une
présentation devant le délégué du procureur en vue d’une mesure alternative
aux poursuites”.
Dix de ces gardes à vue ont donné lieu à des jugements selon des procédures d’ordonnance ou de composition pénale, quinze personnes ont été présentées à des magistrats en vue d’audiences correctionnelles ultérieures, a aussi indiqué le parquet. Vingt-cinq personnes placées en garde à vue devaient passer en comparution immédiate.
Gardes à vue “préventives”
Selon une journaliste de l’AFP présente au Tribunal judiciaire de Paris mercredi après-midi, une dizaine de dossiers ont été audiencés ce jour, mais le renvoi d’une grande majorité d’entre eux à une date ultérieure a été demandé, comme de droit dans ce type de procédure. Enfin, selon le parquet, 28 gardes à vue ont été levées afin de poursuivre les investigations sous forme d’enquêtes préliminaires.
De nombreux avocats et défenseurs des Droits de l’Homme dénoncent depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites des interpellations et gardes à vue “préventives”. Dernier épisode en date, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot a dénoncé dans un courrier du 17 avril adressé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et révélé mercredi “des atteintes graves aux droits fondamentaux” par la police lors de gardes à vue parisiennes.
Mme Simonnot estime qu’il y a eu un “recours massif” par les forces de l’ordre à ce type de mesures, des “privations de liberté à des fins de maintien de l’ordre public”. Le 21 mars dernier, la Défenseure des droits Claire Hédon s’était elle aussi alarmée de ces interpellations. Un total de 540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, lors des manifestations du 1er mai, a dit mardi Gérald Darmanin, ajoutant que 406 policiers et gendarmes avaient été blessés sur le territoire national.
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Les violences par des groupes organisés lors des manifestations sont inadmissibles, mais la tentation est grande au ministère de l’intérieur de remettre en vigueur la ‘loi anticasseurs’, c’est-à-dire arrêter indistinctement un groupe de gens sans preuves individuelles de délit.
Il s’agirait là d’une grave dérive sécuritaire !
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