Malgré le climat de tensions, Aubervilliers a lancé samedi ses animations d’été par une grande fête en l’honneur de Salahdine Parnasse, enfant de la commune et « pépite » du MMA (arts martiaux mixtes) français.
“C’est bien que la mairie ait maintenu cet événement, ça ramène de la légèreté après tout ce qu’il sait passé“, confie Ana, une jeune maman venue ce samedi après-midi avec ses deux enfants, parc Stalingrad à Aubervilliers. La commune inaugurait ses festivités de l’été. Au programme: structure gonflable, jeux d’eau, ateliers sportifs, ateliers créatifs et ateliers de sport.
En plus des années passées, la commune a organisé une cérémonie pour décerner la médaille de la ville à Saladhine Parnasse qui vit encore et travaille à Aubervilliers.
“Il montre à tous qu’on peut y arriver“
Surnommé le “Mohamed Ali français”, il est devenu, le 4 juin, à 25 ans, le plus jeune double champion du KSW, une des plus grandes organisations professionnelles de MMA (arts martiaux mixtes), détenant les ceintures des 66kg et 70kg.
“C’est un enfant de la ville, c’est une grande fierté d’avoir un champion comme lui. Il fait rayonner la ville. Et il montre à tous qu’on peut y arriver, même si on vient des quartiers. Il montre aussi qu’il faut entourer nos enfants pour qu’il réussissent“, réagit Mohamed, un jeune papa qui accompagne son fils qui joue sur les structures gonflables.
“Ça va ramener du peps, une dynamique pour nos jeunes. La réussite de Salahdine Parnasse est un espoir, surtout dans le contexte actuel“, renchérit, quant à lui Kamel, un éducateur sportif, venu comme de nombre d’autres habitants, se faire photographier aux côtés du champion.
“Il est encore tout jeune et il est déjà au sommet“, pointe, au milieu de petit foule d’enfants, Frédéric, ancien animateur qui l’a connu tout petit.
“On manque tellement d’équipements publics“
Salahdine Parnasse, lui, prend tout son temps pour saluer chaque personne venue cette après-midi au parc Stalingrad. “C’est un honneur d’être là, de voir tous ces gens. Je ne sais pas si je peux être un modèle, mais je veux donner une bonne image de moi et si je peux servir d’exemple pourquoi pas », commente-t-il. Le secret de son parcours, il ne le cache pas : “c’est beaucoup de travail, l’éducation et savoir s’entourer“, résume-t-il.
Au lendemain quatre nuits de violences urbaines, qui ont particulièrement touché Aubervilliers, le symbole de la cérémonie se voulait fort. “La période est un peu particulière. On est réuni pour un moment de fête, mais on a tous forcément en tête ce qu’il se passe depuis quelques jours“, souligne Karine Franclet, la maire (UDI) d’Aubervilliers.
Alors que la ville a hésité à maintenir la célébration, impossible pour l’édile de ne pas évoquer les événements. “Nous avons tous été profondément émus choqués par le décès de Nahel. En tant que maman, je pense à la douleur d’une mère. Mais, je ressens aussi beaucoup de colère et d’incompréhension. On ne peut pas réclamer justice en cassant, en pillant… Je pense à nos service publics. Quand le préfet m’a appelée il y a deux nuits pour me dire qu’on était presque en train de perdre cette belle piscine qu’on est en train de vous construire, je n’ai pas compris. On manque tellement d’équipements publics. J’espère que l’appel au calme se généralise“, explique-t-elle.
L’organisation des festivités d’été de la commune a d’ailleurs été perturbée, le stock d’équipements du prestataire de la mairie ayant été en partie été incendié.
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