Education | | 15/06/2023
Réagir Par

A Dugny, les écoles se vident le temps du salon de l’aéronautique

A Dugny, les écoles se vident le temps du salon de l’aéronautique © CH

C’est maintenant un rituel pour les Dunisiens. Le temps du salon de l’aéronautique du Bourget, qui ne s’était pas tenu depuis quatre ans, les élèves de maternelle et d’élémentaire prennent la tangente pour ne pas subir le vrombissement des avions qui sillonnent dès ce jeudi le ciel de la commune.

J’appréhende un peu parce qu’on vient d’arriver ici et qu’elle se fait encore des amis, mais ça leur fera voir d’autres choses“, opine Moearii. La maman accompagne ce matin sa fille de grande section à l’école maternelle Nelson Mandela à Dugny. Comme ses camarades, elle ira cet après-midi au zoo de Vincennes.

A cinq jours de l’ouverture du salon international de l’aéronautique, les avions de chasse ont déjà commencé à fendre le ciel de Dugny. Un balai aérien qui ne passe pas inaperçu, surtout au plan sonore. “Hier, un F16 [ndlr, avion de chasse américain] a fait ses premiers essais. Un commerçant m’a dit que la vibration a été tellement forte que ça lui avait fait tomber deux étagères“, confie Souheib Toumi, adjoint au maire chargé de l’éducation.

1 640 élèves déplacés

Comme à chaque salon du Bourget, on met les enfants en sécurité dès que commencent les entrainements des pilotes et pendant les démonstrations aériennes“, explique Quentin Gesell, le maire (LR) de Dugny, qui organise pour la première fois l’opération. “Cette année est particulière parce que le salon qui se tient tous les deux ans, ne s’était pas tenu depuis 2019 à cause du covid. La mécanique est bien rodée, mais des habitudes ont été perdues, les organisateurs ont changé…“, souligne-t-il.

Au total, les 1 640 élèves des sept écoles primaires de la commune sont déplacés avec leurs enseignants entre la 15 et le 25 juin. Les petites sections de maternelle des écoles Nelson Mandela et Marcel Cachin prendront, par exemple, le car dès 9:00 pour rejoindre un centre de loisirs loué à la ville d’Aubervilliers à Piscop (Val d’Oise), situé à 30 minutes de route. Pour les élèves d’élémentaire, la transhumance commence l’après-midi, quand débutent les survols d’aéronefs. Au programme : des visites au zoo, au château de Versailles, au parc du Sausset près d’Aulnay-sous-Bois.

On est habitué maintenant, même s’il y a toujours des problèmes, des cars qui reviennent avec beaucoup de retard…”, explique Carima, Dunisienne depuis 20 ans. “C’est top! Au moins ils font des sorties et les enfants sont heureux“, se félicite à ses côtés Salima, maman de Lahna et de Aliya, élèves de l’école Juliot-Curie.

250 000 euros

Des vacances avant l’heure en quelque sorte. “Souheib Toumi ou moi-même on garde tous de bon souvenirs de ce moment“, souligne Quentin Gesell qui se rappelle de ses sorties à Vallangoujard (Val d’Oise).

Une manière de voir le côté positif de la situation puisque la commune a dû batailler pour que les organisateurs du salon du Bourget prennent en charge le coût du déplacement des élèves, soit 250 000 euros cette année, dont 150 000 euros rien que pour la logistique de transport (le reste finançant les sorties scolaires et les ressources humaines mobilisées).

Avec ce contexte d’inflation et de pénurie de chauffeurs, notre plus gros stress était d’obtenir des cars“, pointe l’édile trentenaire. Il a succédé en 2020 à André Veyssière (LR) qui a mis en place cette opération. Après un première tentative infructueuse, la mairie a trouvé un prestataire : Kisio, filiale du groupe Keolis. Au total, 35 cars seront affrétés jusqu’à la fin du salon, pour la grande majorité l’après-midi.

Ce matin, seuls deux cars partaientt pour Piscop. “Ça va monter en puissance. Il y a toujours des imprévus comme des pannes de cars, des embouteillages. Le moment le plus chaud sera vendredi 23 juin. C’est le début du seul week-end ouvert au public. Il y aura beaucoup circulation“, estime Philippe Vannereux, chargé depuis une vingtaine d’années de la logistique à la direction de l’action éducative à la mairie de Dugny.

Le pire, ce n’est pas le bruit des avions, mais les bouchons. Déjà que ce n’est pas simple d’habitude, alors pendant le salon…”, peste Salima, qui, comme tous les habitants, a reçu de la mairie un laissez-passer. La commune, qui n’est reliée au reste du réseau routier que par une seule voie, sera, en effet, fermée à la circulation pendant la durée du salon, sauf pour les habitants.

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant