À Fontenay-sous-Bois, le théâtre Jean-François Voguet entame sa première saison

Coups de peinture, perceuses, livraison de matériel, ça s’active au théâtre Jean-François Voguet, à quelques jours de l’inauguration. Lors des émeutes de fin juin, le bâtiment a pris cher. Des dizaines de vitres ont été brisées et la borne d’accueil détruite par un incendie. “1,7 million d’euros de dégâts, chiffre le maire Nupes, Jean-Philippe Gautrais, mais samedi, on n’y verra plus rien !” Baptisé du nom de l’ancien maire décédé en février 2021, le théâtre ouvre ses portes au public à partir du 7 octobre. “Par les temps qui courent, c’est une fierté d’inaugurer un tel lieu. Il vient s’ajouter au projet culturel déjà en place et sera un outil supplémentaire au service de la démocratisation des arts vivants“, se félicite le maire.

Un double équipement à la croisée des quartiers

Dessiné par Jean-Michel Wilmotte, le bâtiment, tout en transparences grâce à son jeu de verrières, vient se connecter à l’historique salle de spectacle, Jacques Brel. Un doublet bien situé, au centre géographique d’une ville nourrie de plusieurs quartiers, sur un axe départemental.

La salle de spectacle principale se compose d’une scène de 280 m2 et accueille 362 places dont dix pour les personnes à mobilité réduite ainsi que des sièges pour les spectateurs à forte corpulence. Le théâtre dispose par ailleurs de deux salles de répétition qui pourront accueillir des spectacles, d’un bar, d’un espace d’animation et d’exposition, et aussi de cinq loges pour les artistes et des salles de stockage.

À l’extérieur, le théâtre s’ouvre sur un parvis de 500 m2 en pierre naturelle, une voirie en granit et une piste cyclable. Côté allée Albert Camus, l’espace vert a pour sa part été agrandi.

Le corps en mouvement et la jeunesse

“Pour célébrer l’ouverture du théâtre, nous mettons l’accent sur toutes les formes d’art vivant célébrant le corps en mouvement. Il y aura du théâtre, du cirque, de la musique, de la danse, du stand-up ou des concerts pour les tout-petits“, annonce Arthur Lassaigne, son directeur, précédemment à la tête du centre dramatique national de Thionville durant dix ans. Le théâtre axera notamment sa saison sur le dialogue entre l’art et le sport.

Au programme, par exemple : La Plénitude des cendres de Yan Allegret, qui met en scène l’ex-champion du monde de boxe Hacine Cherifi et sa rencontre avec la scène ; la pièce de la fontenaysienne Elodie Menant, Je ne cours pas, je vole, qui convoque de grands sportifs pour évoquer le dépassement de soi. Marine Collard présentera Tir Sacré, une œuvre mêlant théâtre et danse, issue d’un travail sur le commentaire sportif.

Autre thématique à l’honneur, la jeunesse, avec un festival dédié “les Adoré.e.s”, qui proposera cinq spectacles dont trois coproductions et une création participative, ainsi que la résidence d’une troupe Ados avec le metteur en scène Gaëtan Gauvin.

Des cartes d’adhérent plutôt qu’un abonnement à l’année

Les tarifs s’échelonnent pour leur part de 8 euros (moins de 25 ans et adhérents) à une vingtaine d’euros. Depuis deux ans, les équipements culturels de Fontenay-sous-Bois ont en revanche cessé de vendre des abonnements. “Aujourd’hui, les gens ont de plus en plus de mal à se projeter plusieurs mois. Nous sommes donc passés du modèle d’abonnement à des cartes d’adhérent qui permettent d’accéder aux spectacles à des tarifs préférentiels“, motive Arthur Lassaigne. Compter 14 euros en tarif plein pour une carte d’adhésion.

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23 millions d’euros d’investissement

Au total, l’investissement a avoisiné les 23 millions d’euros, financés par les recettes foncières perçues avec la vente de l’îlot de la pointe aux Alouettes. “Il n’a rien coût au contribuable fontenaysien“, assure le maire. Concernant les coût de fonctionnement, la ville parie sur la mutualisation des équipes d’autres structures comme la salle Jacques Brel.

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