Ce mardi, une centaine de salariés et syndicalistes soutenus par des élus de gauche se sont rassemblés devant le siège de Sanofi France, à Gentilly. Ils se mobilisent contre l’externalisation du groupe pharmaceutique et dénoncent le “laisser faire” de l’État.
À l’initiative du rassemblement, la CGT-Sanofi a dénoncé “l’appétit gargantuesque des actionnaires“.
La direction de Sanofi France a indiqué qu’elle recevrait “aujourd’hui l’ensemble des organisations syndicales pour échanger sur la stratégie de l’entreprise“.
“Aucun impact ni sur l’empreinte industrielle, ni sur l’emploi“
Fin octobre, le fleuron pharmaceutique français a décidé d’externaliser “au plus tôt au quatrième trimestre 2024” son unité de médicaments sans ordonnance (Opella) qui produit notamment le Doliprane sur le site de Lisieux (Calvados), où un autre rassemblement a réuni une cinquantaine de manifestants, selon Johann Nicolas, délégué syndical CGT.
“Le Doliprane continuera d’être disponible pour les patients et sera toujours produit en France, notamment à Lisieux où nous venons d’annoncer un investissement de 20 millions d’euros pour augmenter la capacité de production de 140 millions de boites par an“, a répété Sanofi dans un message à l’AFP. La direction du groupe a assuré que l’externalisation n’aurait “aucun impact ni sur l’empreinte industrielle, ni sur l’emploi“.
“Plus d’1,5 milliard d’euros d’aides publiques”
Mi-novembre, Sanofi a annoncé en outre vouloir céder la gestion de ses entrepôts et la distribution de ses produits en France au géant de la logistique DHL, promettant que ce projet n’aurait “aucun impact sur l’emploi” des 275 collaborateurs des sites de distribution d’Amilly (Loiret), de Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) et de Saint-Loubès (Gironde).
Interrogé par l’AFP, DHL Supply Chain France a dit souhaiter “garantir l’emploi des trois sites concernés tout au long du contrat commercial qui est en cours de négociation, et dont la durée envisagée est de 3 ans“. Accusant les dirigeants de Sanofi d’être des “psychopathes du profit“, le député de la Somme François Ruffin (LFI) s’est ému du mutisme du gouvernement face aux projets du géant pharmaceutique.
La rapporteure de la commission d’enquête du Sénat sur les pénuries de médicaments, Laurence Cohen, a rappelé que Sanofi avait reçu “plus d’1,5 milliard d’euros d’aides publiques” et a exhorté l’État à “reprendre la souveraineté” en matière de politique sanitaire.
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