Entreprises | | 23/02/2023
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À Ivry-sur-Seine, la recette du traiteur asiatique Hoa Nam pour croitre malgré les crises

À Ivry-sur-Seine, la recette du traiteur asiatique Hoa Nam pour croitre malgré les crises © FB

Diversification des recettes, des canaux de distribution, réorganisation de la chaîne de production, optimisation logistique… À la tête du traiteur asiatique Hoa Nam, Philippe Chieu s’attelle à poursuivre l’aventure démarrée par son père et son oncle dans les années 1980, malgré les aléas. Le tout made in Ivry-sur-Seine, en Val-de-Marne.

C’est en 1981 que la famille crée la petite SARL, rue du Château des Rentiers. Le père et l’oncle de Philippe Chieu, chinois originaires du Vietnam, sont aux commandes, à partir des recettes de leur mère. Progressivement, l’affaire prospère, les mets commercialisés auprès des distributeurs de la communauté asiatique comme Tang ou Paris Store. En 1995, la fabrique déménage à Ivry-sur-Seine, rue Jean-Jacques Rousseau. C’est en 2010 que Philippe Chieu, alors analyste financier, en prend les rênes. Il opère alors un développement stratégique d’ampleur en ouvrant sa production à la grande distribution via un partenaire, T&T Foods, et à d’autres types d’enseignes ou de plateformes, faisant de l’affaire familiale l’un des leaders européens à l’exportation de produits cuisinés asiatiques frais et surgelés.

Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série de portraits d’entreprise du Val-de-Marne réalisés avec le soutien de la Chambre de commerce et d’industrie. La CCI 94 a accompagné Hoa Nam dans sa stratégie de développement durable et de transition écologique. Hoa Nam est par ailleurs membre du réseau Dynamik animé par la CCI.

Diversification des recettes

Pour conquérir les marchés, le traiteur diversifie les recettes, même si les nems restent la valeur sûre du catalogue. En 2022, Hoa Nam s’est ainsi associé avec Takuya Watanabe, un chef étoilé japonais, pour élaborer des bouchées à base de bœuf Wagyu, d’écrevisse, ou de Saint-Jacques. Et à la veille du dernier ramadan, c’est une gamme de produits hallal qui a vu le jour. La dernière innovation en date : un nem végétarien à base de simili-carne, en collaboration avec la startup d’agroalimentaire végétal Happyvore. Une recette testée à l’occasion du nouvel an chinois 2023. “Il y a chaque année des périodes de pic de consommation lors des fêtes de fin d’année, au moment du nouvel an chinois, ou depuis peu, pour la fête de la lune qui a lieu en automne”, constate Philippe Chieu.

Réorganisation de la chaîne de production

Au-delà de l’offre commerciale, l’entreprise a aussi complètement revu l’organisation de sa production pour automatiser davantage de tâches. Une mutation intervenue pendant la crise sanitaire. “Avec les premières consignes sur la distanciation physique au travail, nous avons condamné la ligne du milieu car les salariés étaient côte à côte. Nous ignorions combien de temps cette situation allait durer, et, à l’été 2020, j’ai donc contacté la Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France) pour m’accompagner dans le réaménagement de l’usine“, explique Philippe Chieu. Il contacte alors une entreprise spécialisée dans la conception, la fabrication et l’installation de machines pour l’agroalimentaire, Bretinov. Ensemble, ils vont concevoir une nouvelle machine plus autonome, mise à l’essai un an. Objectif : qu’elle soit moins pénible à utiliser, plus économe, et plus facile à nettoyer. Le concept validé, Hoa Nam investit dans cinq nouvelles machines, grâce à une subvention de France Relance visant à favoriser l’achat de produits industriels made in France.

Une nouvelle organisation qui permet de passer de neuf à sept lignes de production pour un rendement similaire. Cette réorganisation a également permis de réduire les dépenses énergétiques. Une économie bienvenue à l’heure de la crise énergétique, qui s’inscrit aussi dans une stratégie de transition énergétique. En complément, la PME a prévu de se doter de panneaux photovoltaïques et de renouveler sa flotte de véhicules.

Ce vendredi, c’est roulage de nems aux légumes et au poulet. Des robots disposent des boudins de farce sur des galettes de riz pliées par projection d’air comprimé. Des salariés supervisent les manœuvres, et corrigent les petites imperfections des machines.

Développement informatique pour optimiser la logistique

Désormais, l’entreprise pousse les murs pour développer les pôles marketing, vente et service-après-vente, et s’appuie aussi sur une gestion informatique pointue pour optimiser sa production. Sur 90 employés, une douzaine travaillent dans les bureaux. “Nous devons garder une entreprise pérenne en dépit de l’augmentation des prix des matières premières et de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs.Nous avons refait l’intégralité de l’arbre de la gestion commerciale. Grâce à notre développement informatique, nous disposons à présent d’une plateforme intelligente qui nous indique ce qu’il faut produire en priorité, et les stocks à constituer. Auparavant, nous traitions les commandes par ordre chronologique. Désormais, nous priorisons en fonction de l’urgence, de la logistique, et de nos prestataires pour le froid. Cela nous permet d’optimiser notre fonctionnement par rapport à la demande fluctuante des clients”.

En octobre 2022, Philippe Chieu, aujourd’hui âgé de 39 ans, a fait partie des 23 dirigeants français à participer G20 des jeunes entrepreneurs européens à Hambourg.

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