Toujours très animé, le carrefour de la Croix de Chavaux est aussi un espace anxiogène pour les piétons avec une circulation automobile dense à laquelle se sont ajoutées des pistes cyclables. À l’horizon 2025, cette place sera complètement réaménagée. Le calendrier a été présenté hier soir aux habitants en réunion publique.
Depuis son lancement en 2015, le réaménagement de la place Jacques Duclos également dénommé carrefour de la Croix de Chavaux, cristallise beaucoup d’attentes. “Traverser cette place, c’est compliqué surtout quand on a des enfants, parce qu’il y a plein d’îlots. Entre la piscine [Maurice Thorez] et le conservatoire, il y a aussi beaucoup de flux qu’il faudrait pouvoir mieux orienter. Donc oui, on est impatient que ça se mette en place“, explique Lucie venue ce mardi soir à une réunion publique sur le projet.
“En faire un lieu de destination“
La piétonisation du parking Paul Langevin en 2017 puis de la partie basse de l’avenue de la Résistance en 2019 avait préfiguré la transformation de cet espace. Mais il faudra attendre septembre 2024 pour qu’elle soit finalement mise en œuvre. “On a assumé de prendre le temps de la transformation. On a voulu partir de l’usage, de la parole des habitants“, souligne Gaylord Le Chequer, premier adjoint au maire (PCF) de Montreuil en charge de l’urbanisme. La première phase du chantier est prévue pour être achevée au premier semestre 2025.
“L’ambition c’est de créer un meilleur partage de l’espace public sur cette place qui est aujourd’hui essentiellement un axe routier“, résume l’élu. “Aujourd’hui, c’est un lieu de passage où l’on ne veut pas rester tellement c’est bruyant, pollué et dangereux. L’objectif est d’en faire un lieu de destination“, précise-t-il. Pour Jacqueline Osty, directrice de l’agence de paysage et d’urbanisme Osty et associé, qui a remporté la maitrise d’œuvre du projet en juillet, “la question est : comment on fait d’un lieu très traversé, un lieu de convivialité” tout en préservant tous les micro-lieux qui la caractérise.
10 millions d’euros
Concrètement, les surfaces dévolues aux piétons et aux mobilités douces seront élargies sur la base du plan-guide arrêté en 2019. “Ce que je trouve super c’est ce projet de piétonisation de la partie nord, côté centre commercial et avenue de la Résistance”, observe Léonard, un jeune papa venu avec sa poussette.
“L’acte majeur consiste à créer un vaste espace piétonnier en regard de celui créé avenue Paul Langevin, et de transformer l’avenue de la Résistance en un vaste espace paysager. On va passer d’un espace où 70% est aujourd’hui réservé pour les flux routiers et le reste pour les piétons à une proportion plutôt inverse“, souligne Yannick Beltrando, l’architecte urbaniste qui travaille à cet aménagement depuis le début. Dans cette optique, il faudra réévaluer les différents usages dont la circulation sur la trame bleue dévolue aux cyclistes.
L’autre enjeu est de renforcer la trame végétale et de répondre aux questions eaux pluviales puisque l’eau ruisselle.
Pour la réalisation de la “tranche ferme” du projet (c’est-à-dire le périmètre à l’intérieur du tracé rouge sur la photo) le budget est d’environ 10 millions d’euros qui doit être affiné en fonction de l’inflation et des choix d’aménagement. Dans un deuxième temps, les travaux se prolongeront sur l’avenue de la Résistance qui est une départementale. La ville souhaite pour cela travailler avec le département.
Des riverains de la tour Orion s’inquiètent de voir le quartier s’animer
Du côté des riverains de la tour Orion, ça coince toutefois. Bien que celle-ci fasse partie des programmes de réhabilitation, au même titre que la tour Urban côté rue de Paris.
“Dans ce bâtiment, il n’y avait que des services publics et des bureaux, donc à 19h00 il n’y avait plus un bruit. Le fonds d’investissement qui l’a racheté veut remplacer les activités de bureaux par du coliving. Il veut aussi faire un restaurant au rez-de-chaussé et un rooftop. Ça va générer beaucoup de nuisances et peut-être modifier l’équilibre du quartier. Dans notre immeuble, il n’y a que des familles et des personnes âgées. La mairie a validé le permis de construire. Mais personne ne nous écoute. Circulez il n’y a rien à voir“, interpelle Xavier, venu avec une dizaine d’autres habitants. Une pétition a d’ores et déjà été lancée.
Un prochain rendez-vous sur l’aménagement de la place se tiendra le 16 novembre à l’école Hessel-Zéfirottes (50 avenue de la Résistance) sur les usages et les mobilités, la nature en ville, les accessibilités.
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