Après les Lego et Kapla, place aux Temo. Ces panneaux en fibre de bois s’assemblent en un clin d’oeil pour construire des meubles dont chaque pièce est interchangeable. “On me demandait des meubles qui s’adaptent à la croissance des enfants“, motive Marco Miniussi, artiste et designer montreuillois, reparti du concours Lépine avec une médaille de bronze.
À la Foire de Paris, les gestes de l’artisan et de sa femme, avec qui il travaille, fascinent les visiteurs. En une minute et deux coups de maillet, une chaise d’enfant se transforme en tabouret. À partir de quelques éléments, l’utilisateur peut monter une chaise, un bureau, une desserte, une table, un tabouret ou un fauteuil. Pour réussir cette prouesse, l’artiste sculpteur et designer a revisité la tenon-mortaise, une technique de construction en bois, base notamment du froissartage, qui permet de se passer de vis, colle et autres ficelles, en sculptant les pièces de bois pour qu’elles s’encastrent.
Bois du Portugal, usinage directement à l’atelier
“C’est un projet qui a démarré il y a un an. On me demandait des meubles qui s’adaptent à la croissance des enfants. Il me fallait donc un système modulable” L’inventeur dessine des ébauches puis passe à l’impression 3D avec des modèles à échelle un cinquième. Pendant de longues heures d’itération, il cherche, avec son fils Antoine, ingénieur-chercheur et ébéniste amateur, l’encastrement optimal des éléments sans vis, ni colle. Ainsi naissent Temo, ces panneaux en fibres de bois colorées qui s’emboitent à l’envi. “C’est fabriqué au Portugal, à Nazaré, avec des arbres résineux provenant de forêts locales“, précise Marco Miniussi, qui s’occupe lui-même de l’usinage des pièces avec une découpeuse numérique. “C’est robuste, ça ne craint pas l’eau ni le soleil. En revanche, il vaut mieux ne pas les laisser tout le temps en extérieur.”
Brevet et médaille de bronze au concours Lépine
Le succès a été immédiatement au rendez-vous. L’artiste, sculpteur et dessinateur, à la longue chevelure grisonnante, répond déjà à des commandes et lance des pré-séries depuis La Supérette, l’atelier partagé d’art et de design “d’objets non ordinaire” qu’il gère à Montreuil, place de la République. “Nous avons entamé la commercialisation et avons des retours de clients qui nous sont utiles pour poursuivre le développement“.
Inscrit au concours Lépine après avoir fait breveter Temo, Marco Miniussi a remporté une médaille de bronze et, surtout, une notoriété accrue, passé au journal TV de 13h sur France 2. Désormais, le temps est venu de se déployer plus largement. “Nous sommes à la recherche de partenaires avec un savoir-faire pour bâtir des canaux de commercialisation, que ce soit dans des points d’achat physique ou sur internet“, confie l’artisan. Les prix d’atelier en présérie vont de 80 euros pour un tabouret simple et peuvent s’élever à 180 euros pour des fauteuils, en fonction des configurations et des demandes des clients.
Nouvelles gammes, bourse aux pièces
En parallèle, Marco Miniussi souhaite élargir sa gamme pour faire des lits pour les enfants, voire les adultes, ou encore des étagères. Il pense aussi au réemploi des pièces pour les faire vivre dans la durée, avec, par exemple, une bourse aux pièces facilitant les échanges pour recomposer un meuble.
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