Education | | 04/10/2023
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À Noisy-le-Grand, les parents en colère contre la réservation “casse-tête” des centres de loisirs

À Noisy-le-Grand, les parents en colère contre la réservation “casse-tête” des centres de loisirs © FCPE Noisy-le-Grand

Rien ne va plus dans la réservation des centres de loisirs de Noisy-le-Grand, selon les parents d’élèves de la FCPE, qui dénoncent le “casse-tête” des réservations, qui masque les pénuries d’animateurs.

À Juliot-Curie, Robert Desnos, Jules Verne et même L’oiseau-Lyre, l’école flambant neuve de Noisy-le-Grand, l’heure est à l’exaspération contre le nouveau système de réservation des places en centre de loisirs. “On est passé d’un système où l’on déposait nos enfants le matin et où on nous les prenait, à un véritable casse-tête“, résume Margot, déléguée FCPE, la fédération de parents d’élèves qui mène la fronde.

Depuis cette rentrée, les Noiséens doivent, en effet, anticiper. Et inscrire leurs enfants pour les mercredis du mois qui suit. Le système est concrètement entré en application depuis le mercredi 20 septembre. “Pour l’accueil de loisirs des mercredis 4, 11 et 18 octobre, la fenêtre d’inscription commençait le 13 septembre. Elle a ouvert à 7h30. À 9h00 il n’y avait plus de places”, explique Aurore, déléguée FCPE à l’école Joliot-Curie.

Ce sont les femmes qui vont le plus souvent devoir gérer

Le problème, c’est que l’on n’a pas de confirmation d’inscription et qu’il n’y a pas de liste d’attente“, poursuit Margot. “Les parents découvrent donc le matin même si leur enfant est bien inscrit. Il y a même le cas d’une maman de deux jumelles qui s’est vu signifiée que l’une était bien inscrite, mais pas l’autre.” Dans l’école de son enfant, elle estime qu’une dizaine d’élèves se sont retrouvés sans place. “Que fait-on dans ce cas ? On reste à la maison ? On pose un congé ? On prend un temps partiel ? Sans vouloir faire du féminisme primaire, ce sont les femmes qui vont le plus souvent devoir gérer“, s’agace-t-elle. “Personne ne s’oppose à ce que la mairie cherche à anticiper les besoins, mais il faut mettre en place un système à la hauteur d’une ville de 70 000 habitants et pas une sorte de Google Forms.”

Ces deux mères d’élèves alertent également sur l’exclusion de parents allophones qui accéderont pus difficilement aux formalités en ligne, ou de ceux qui n’ont pas d’outils de connexion internet à disposition.

Alerter sur la pénurie d’animateurs

Au-delà des imperfections de la plateforme numérique, les parents dénoncent un manque d’animateurs. “La mise en place de ce système a au moins le mérite de mettre la lumière sur le fond du problème qui est le manque d’animateurs pour les temps périscolaires. Dans l’école maternelle de ma fille, il y a, par exemple, six animateurs pour 110 élèves. C’est un problème pour la sécurité des enfants le mercredi et pendant la pause méridienne ou les devoirs du soir“, pointe Aurore.

On attend de la transparence de la part de la mairie, qu’elle communique clairement sur le nombre d’animateurs, qu’elle revoit leurs conditions de travail qui sont vraiment très précaires et qu’elle revoit ce système du premier arrivé, premier servi qui ne tient pas compte de la situation des situations des familles“, charge David, parent d’élève de l’école L’oiseau-Lyre.

Il faut comprendre que la ville fait face à une pénurie d’animateurs diplômés et à des difficultés de recrutement, comme c’est le cas ailleurs aussi. Ce système de réservation vise justement à garantir le respect des taux d’encadrement. Mais nous n’avons pas fait le choix de fermer des accueils de loisirs“, défend pour sa part Sylvie Huret, maire-adjointe à l’éducation et à l’enfance, qui assure que la mairie a même accueilli 25% d’enfants supplémentaires par rapport au nombre de places disponibles pour les mercredis 20 et 27 septembre. L’élue travaille par ailleurs à la mise en place d’un dispositif “coup de pouce” pour accompagner les candidats à l’obtention du Bafa [brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur]. Pour ce qui est du salaire des animateurs, elle demande à l’État à faire évoluer leur grille de rémunération.

Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés

De son côté, Brigitte Marsigny, la maire LR de Noisy-le-Grand, a reçu dès vendredi les représentants de la FCPE. “Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés“, reconnaît Cécile Cauchy, présidente de la FCPE de Noisy-le-Grand. “Elle nous a proposé un autre rendez-vous dans trois semaines. Il reste beaucoup de questions en suspens, comme des données sur les effectifs, la possibilité d’avoir la 3ème partie du Bafa à Noisy et de prendre en stage les jeunes qui ont la 1ère partie…“, ajoute-t-elle.

Comme dans toute expérimentation d’un nouveau système, il y a une phase d’ajustement. Nous allons donc améliorer le système de réservation pour le rendre plus souple et mettre en place une liste d’attente afin de libérer les places en cas de désistement“, promet Sylvie Huret. Mais il faudra patienter jusqu’en janvier 2024 et la mise en place d’un portail famille qui englobera également toutes les prestations destinées à la petite enfance, dont les cantines.

Trop tard pour les parents qui ont prévu d’appuyer leur message en manifestant devant le conseil municipal de ce jeudi.

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