Attribuer des logements sociaux, faciliter l’accès en crèche, revaloriser les conditions de travail… Face à la “crise” de la fonction publique, la Ville de Paris entend améliorer les conditions de vie de ses employés, dans plusieurs métiers en tension.
En échange de l’engagement d’attribuer 25% de leur contingent de logements sociaux aux agents municipaux et de leur faciliter l’accès aux crèches, les mairies d’arrondissement signataires doivent recevoir “prioritairement” de la Ville les nouvelles recrues dans les secteurs en tension, selon cet accord signé en marge du conseil municipal.
3 500 postes vacants à Paris
Puéricultrices, policiers municipaux, agents du BTP : autant de métiers où la compétition est forte entre communes. À Paris, près de 7% des effectifs de la ville, tous métiers confondus, ne sont pas remplis, soit 3 500 postes. Par cet accord, la mairie espère obtenir “environ 200 logements supplémentaires chaque année” attribués à ses employés demandeurs, explique le cabinet d’Antoine Guillou, l’adjoint aux Ressources humaines qui a porté le projet. En 2022, 515 ont été attribués à des agents.
Des revalorisations annuelles du régime indemnitaire des fonctionnaires ou l’amélioration “des conditions et de l’organisation du travail” sont également prônées par M. Guillou. “Nous allons expérimenter la semaine de quatre jours pour les métiers de la petite enfance” a-t-il notamment expliqué, étendant un dispositif déjà partiellement pratiqué dans la police municipale.
La ville “n’est plus perçue comme un employeur solide“
Dans le milieu de la petite enfance, le principal touché par le manque d’effectif avec 400 postes à pourvoir, un “plan d’urgence face à une crise nationale de recrutement“, a permis de “doubler les effectifs recrutés” en 2023 par rapport à 2022, a défendu l’adjoint à l’Éducation Patrick Bloche. Une progression qui doit permettre “de remonter progressivement la pente” a-t-il estimé.
“La ville ne réussit pas à retenir ses talents” et “n’est plus perçue comme un employeur solide“, a déploré en séance la maire Horizons du 9ᵉ arrondissement, Delphine Bürkli, pointant du doigt la responsabilité de la municipalité. Signataire de l’accord sur les logements sociaux réservés aux agents de la Ville, elle estime notamment que “le logement aidé est trop peu fléché vers les agents” dans une ville où “la cherté s’est accentuée“.
Cinq mairies du groupe d’opposition mené par Rachida Dati (LR) n’ont pas l’intention de signer l’accord, estimant notamment que le problème réside dans “la qualité de vie dégradée” dans les quartiers, évoquant des “ghettos sociaux“, selon Grégory Canal, élu du 15ᵉ arrondissement.
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