Paysagistes, sculpteurs, architectes, plasticiens… Au sein du Parc de la Cité Internationale Universitaire, l’exposition “Jardins du monde en mouvement” met à l’honneur des créateurs de jardins éphémères. Tour d’horizon et visite guidée.
Depuis six ans, la Cité Internationale Universitaire expose des lauréats de nationalités différentes. L’objectif est de rendre hommage à la diversité du campus, en intégrant les enjeux écologiques dans le processus de création.
Pour cette édition, le jury de professionnels a dû choisir parmi une soixante de candidatures. “C’est beaucoup plus que d’habitude”, se félicite Pascale Dejean, responsable de la valorisation du patrimoine de la cité universitaire. Le concours est ouvert aux artistes confirmés ou aux amateurs.
Hommage aux origines
De nombreuses œuvres font directement référence à la culture d’origine des résidents de la cité universitaire. En témoigne “Nuée”, installation de l’architecte Flora Marchand, située dans la cour d’entrée de la maison des étudiants d’Asie du Sud-Est. Des bambous et des fils de fer, plantés dans ce qui ressemble à un puits, soutiennent en l’air des plaques d’argiles aux coins courbés vers le ciel. Elles font allusion aux toitures asiatiques et leurs pointes censées éloigner les mauvais esprits.
Dans ces plaques creuses, l’artiste a planté de la mousse, attendant qu’elles croissent en récoltant la pluie. Le résultat donne des amas tous différents les uns des autres, invitant à pencher son regard. “Mon souhait, c’est d’enclencher un changement de posture, pour inciter à observer de près la micro végétation. Cette œuvre parle à la fois de la fragilité de la nature, mais aussi de sa capacité à s’adapter à nous”, explique l’artiste.
Taline Patchanian, lauréate, est résidente de la Cité Internationale. Libanaise d’origine arménienne, elle signe l’installation “Écho Beyrouth”, installation de parquet au sol qui reproduit l’onde sonore créée par l’écho. Le long des planches, on trouve des matières et des végétaux qui représentent diverses facettes du pays : l’argile pour la religion, du romarin et de l’origan pour le soin, ou encore le cèdre, emblème national. Le tout devant la maison des étudiants du Liban, bien sûr.
Artistes du monde entier
Parmi les six lauréats, on compte une moitié d’étrangers. Taline Patchanian, le sculpteur barcelonais, l’Espagnol Victor Masferrer, et la scénographe Maria Ibanez y Lago, franco-argentine. Cette dernière ouvre le début du parcours avec son “Miroir de canopée”. Son installation de glaces dorées et de bancs végétaux invite à plonger le regard vers le sol.
Hormis les espaces préservés, les artistes sont libres de choisir l’emplacement qu’ils souhaitent pour installer leur œuvre. Amandine Massé s’est placée au-dessus des rails du RER B pour installer “Culture textile”, installation de deux panneaux faits de tissus et de végétaux s’extrayant de la terre. L’idée : dénoncer la pollution causée par l’industrie textile, responsable du rejet de plus d’1,7 milliard de tonnes de CO2 par an selon le WWF. Plus que ce que n’importe quel jardin ne pourrait absorber.
Installations visibles jusqu’au 3 novembre 2023, à la Cité Internationale Universitaire de Paris (XIVe arrondissement)
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