Cuisiniers, chauffeurs de bus, agents de sécurité et de nettoyage, logisticiens… Ce mardi 26 septembre, la Cité du cinéma à Saint-Denis, qui sera utilisée pour la restauration des athlètes des JO de Paris 2024, ouvrira ses portes pour un speed-dating géant.
Accor, SNCF, RATP, Sodexo… mais aussi de nombreuses entreprises de sécurité privée qui ont déjà obtenu des marchés auprès du comité d’organisation des JO, s’installeront le 26 septembre dans le lieu du futur restaurant du village olympique à Saint-Denis pour recruter, à dix mois pile de l’évènement (26 juillet-8 août 2024).
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4 000 demandeurs d’emplois inscrits
Il s’agit d’un “défi sur la sécurité privée, mais aussi sur la restauration“, relève Cécile Martin du ministère du Travail, au cours d’un point presse du comité d’organisation (Cojo). La crise sanitaire, entre autres, a en effet, mis à mal l’emploi dans ces secteurs et les employeurs continuent d’avoir des difficultés à recruter même quand ils augmentent le salaire ou adaptent les horaires.
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Difficile aussi de miser sur le projet de loi immigration, qui prévoit un titre de séjour pour les métiers “en tension“, un texte plusieurs fois reporté, prévu pour novembre au Parlement, mais à la recherche d’une majorité pour être voté. Alors, les entreprises devront convaincre les candidats que les anneaux olympiques sont un “plus” pour le CV et pour la suite. 4 000 demandeurs d’emplois sont d’ores et déjà inscrits pour ce job dating géant ouvert à tous.
“Aider les secteurs en tension“
“C’est une expérience riche et qui sera valorisée par de futurs recruteurs“, promet le patron du Cojo, Tony Estanguet. “C’est un beau défi, à l’image des Jeux“, explique-t-il à l’AFP. Et “tant mieux si la dynamique des JO permet à des secteurs en tension de trouver de la main d’œuvre“, ajoute-t-il.
Dans la restauration, le groupe Sodexo via sa filiale Sodexo Live qui a obtenu le marché de la restauration au village olympique ainsi que dans 14 sites de compétition, doit recruter 6 000 personnes (accueil, cuisinier, logistique …), avec des formations à la clé. “Des secteurs d’avenir où il y a de fortes tensions“, reconnaît Boris Pincot, DRH de la filiale.
C’est le cas aussi à la RATP, où il manque notamment des chauffeurs de bus. “70% du plan” de recrutement 2023, 6 600 recrutements, a été réalisé, précise Marie Cosson, directrice du développement des compétences à la Régie. Pour l’année 2024, les besoins sont “dans la même tendance“, explique-t-elle, avec un deuxième semestre 2024 consacré à la formation. Marie Barsacq, directrice héritage au Cojo, insiste sur la volonté “d’ouvrir au public éloigné de l’emploi“.
Les JO touchés par la pénurie d’agents de sécurité
Du côté de la sécurité privée, un secteur atomisé au fort turnover, Pôle emploi ne ménage pas ses coups de fil ces derniers mois pour repêcher les demandeurs d’emploi qui ont déjà travaillé dans le secteur et proposer à d’autres chômeurs de recevoir la formation spéciale créée pour l’occasion.
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Il faut dire que le Cojo et les pouvoirs publics alertent depuis près de deux ans sur la pénurie sévissant dans cette profession et se creusent la tête pour essayer de trouver entre 17 000 et 22 000 agents pour les besoins du seul comité. Plusieurs milliers d’autres seront aussi nécessaires pour sécuriser les fans zones. La course contre-la-montre continue. Selon Pôle emploi Île-de-France, il y avait fin juillet “6 200 embauches dans le secteur et 8 000 entrées en formation dont 1 000 étudiants“.
“Un vrai défi“
Le comité d’organisation a, lui aussi, besoin de bras, de la technologie sur les sites de compétition, à la logistique du village olympique, en passant par les transports des accrédités. Les effectifs sont de 1 700 actuellement. Ils vont passer à 2 000 d’ici à la fin de l’année et à plus de 4 000 au moment des JO. “Quand 150 personnes arrivent un lundi, c’est aussi un vrai défi“, explique Tony Estanguet.
Au final, combien d’emplois seront véritablement créés pour les JO sur les quelque 180 000 recensés qui travailleront pour les JO ? Joker. “On ne sait pas répondre, cette info sera disponible à la fin des Jeux“, répond Christophe Lepetit du Centre de droit et d’Économie du Sport (CDES) qui a cartographié le volume et le type d’emplois mobilisés pour les JO.
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