Quelques habitants ont pu découvrir hier soir la nouvelle passerelle qui reliera le Stade de France et le Centre aquatique olympique en cours de construction. Installé en août dernier au-dessus de l’autoroute A1, l’ouvrage constituera un héritage des jeux olympiques de Paris 2024 en connectant deux quartiers de Saint-Denis au-dessus de l’autoroute A1. Ambiance.
“C’est beau, on peut être fier de vivre à Saint-Denis“, s’extasie Geneviève venue ce mercredi soir avec sa fille assister à l’inauguration de ce franchissement installé entre le Stade de France et le futur Centre aquatique olympique (CAO).
La jeune maman, qui habite le quartier de La Plaine depuis six ans, ne s’arrête pas qu’aux considérations esthétiques. “Toute cette partie de Saint-Denis change. Quand les JO seront passés, ce sera beaucoup plus agréable de venir ici, et on pourra profiter de cette belle piscine. Mais avant ,j’ai hâte d’aller voir la compétition de waterpolo. On a réussi à prendre quelques places !“, lâche-t-elle.
20 millions d’euros pour relier le stade et La Plaine
Comme elle, une cinquantaine d’habitants ont patiemment attendu la fin des discours officiels pour pouvoir déambuler pendant quelques minutes sur la nouvelle passerelle. Hamel, une riveraine, observe le flux des voitures qui s’écoule en dessous, sur l’autoroute A1. “Vous entendez? Le vacarme des moteurs parait lointain“, observe-t-elle.
D’une longueur de 100 mètres, le franchissement, conçu en acier, dessine deux triangles habillés de bois sur leur face interne. Quinze mois ont été nécessaires pour son assemblage. Pour le poser, il a fallu interrompre la circulation sur l’autoroute pendant 54 heures en août dernier. En phase héritage, il sera végétalisé.
“C’est le premier équipement durable structurant des JO“, salue Patrick Ollier, président (LR) de la Métropole du Grand Paris qui en est le maitre d’ouvrage, ainsi que du Centre aquatique olympique.
Au total, la réalisation de la passerelle représente un coût de près de 20 millions d’euros. Ce montant est inclus dans le coût total de l’opération qui s’élève à 151 millions d’euros (incluant la concession). Financé via la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), la moitié de cette somme environ est apportée par l’Etat et l’autre par les collectivités (ville de Paris, le conseil régional d’Île-de-France, le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et l’établissement public territorial Plaine commune), dont la Métropole du Grand Paris à hauteur de 41,8 millions d’euros.
Un lien avec le quartier de La Plaine
“L’objectif c’est de recoudre le territoire pour faciliter les liens entre deux quartiers de ville que la A1 séparaient de manière dramatique. Malheureusement, l’État a complètement abandonné l’aménagement du territoire. Donc la Métropole prend des initiatives là où c’est nécessaire“, se félicite le patron de la MGP, alors que le ministre délégué aux transport, Clément Beaune, a fait le déplacement pour inaugurer l’ouvrage.
“C’est vrai que ça a du style, mais qu’est-ce que ça va changer pour nous?“, s’interroge Max, 42 ans, qui photographie l’ouvrage avec son smartphone.
Pour l’instant, le passage s’arrête, en effet, aux abords du chantier du CAO, dont l’achèvement est prévu début 2024. Et il faudra attendre l’été 2025 pour qu’il soit rendu à l’espace public. C’est à long terme que l’infrastructure trouvera sa véritable vocation, en reliant les deux parties de la ville de Saint-Denis, une fois la ZAC Saulnier achevée. Celle-ci couvre 12 hectares, dont 1,5 hectare autour du CAO seront dédiés à la création d’un parc urbain. Au nord, le programme porté par la Métropole du Grand Paris prévoit de faire émerger un nouveau quartier avec des logements, des commerces, des bureaux et un groupe scolaire.
“Beaucoup de gens contestent l’utilité des JOP. S’il y a une démonstration de ça, c’est bien ici. Sans les JOP, ce n’aurait pas été possible”, pointe quand à lui Mathieu Hanotin, le maire de Saint-Denis et président de Plaine commune. “Cet héritage olympique, c’est cinq ponts et passerelles qui ont été réalisées dans le même temps“, insiste-t-il en faisant référence également aux franchissements de Saint-Denis-Ile-Saint-Denis, Pleyel, Franc-Moisin et Dugny-Le Bourget.
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