Faits divers | | 31/08/2023
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À Thiais, une veuve demande justice après une panne d’ascenseur tragique

À Thiais, une veuve demande justice après une panne d’ascenseur tragique © FB

Pris en charge après un contretemps lié à une panne d’ascenseurs dans sa tour du Pavé de Grignon à Thiais, Georges, retraité de 67 ans, est mort le 5 juillet dernier. Sa femme, Marie-Pierre, estime que ce contretemps a été fatal à son époux.

De toutes les tours du Pavé de Grignon, celle du 9 a plutôt belle allure. L’année dernière, le bailleur social RIVP (dont l’actionnaire majoritaire est la mairie de Paris), a achevé la réhabilitation thermique et technique des centaines de logements qu’elle possède dans le quartier. À peine entré dans le hall cette fin août, une sirène retentit quelques secondes. Un prestataire de l’ascensoriste Schindler effectue des tests pour réparer le bouton d’alarme des appareils.

J’avais signalé la panne il y a plusieurs mois mais il a fallu un décès pour qu’ils finissent par intervenir, estime Marie-Pierre, 62 ans. En ce moment, ils viennent tous les jours“, soupire-t-elle. Cette retraitée de l’EDF vit au quatorzième étage de cette tour depuis près de quarante ans. “Il y a quinze ans environ, ils ont rétréci les cabines dans le cadre d’une mise aux normes. Depuis, les problèmes s’enchaînent.”

Les secouristes bloqués dans l’ascenseur

Son mari, Georges, fragile du cœur, avait déjà frôlé la mort en 2019, victime d’un malaise cardiaque alors qu’il montait les étages à pied faute d’ascenseur en état de marche. Ce lundi 3 juillet, l’ascenseur fonctionnait lorsqu’il est rentré chez lui, vers 7 heures du matin. Mais, alors que le retraité venait de faire un malaise peu après être arrivé chez lui, il est tombé en panne pile au moment où les secouristes montaient, bloquant ces derniers dans la cabine.

Les pompiers de Choisy-le-Roy une équipe du Samu ont donc pris le relais et le sexagénaire a été évacué vers l’hôpital Henri Mondor vers 10 heures du matin, où il fait un second malaise cardiaque. “Ils n’arrivaient pas à faire baisser sa tension et m’ont dit que son état est très grave.” Placé en coma artificiel, Georges décèdera deux jours plus tard.

“Série d’événements regrettables”

Pour son épouse, Marie-Pierre, son décès relève de la responsabilité de la RIVP, en raison des ascenseurs défectueux. Le bailleur, lui, estime avoir fait le nécessaire et évoque un malheureux enchaînement de circonstances. “Nous comprenons bien évidemment la colère et la peine de Mme (..). Cet ascenseur avait été vérifié le 8 juin par la société Schindler, soit moins d’un mois avant. Notre suivi montre que cet ascenseur a un taux de disponibilité supérieur à 99%. De façon tragique, il est tombé en panne précisément au moment où les secouristes étaient dedans. Ce décès survient à la suite d’une série d’événements regrettables qui ont conduit à un drame. Cette panne tragique qui a retardé les secours était imprévisible, l’ascenseur étant régulièrement contrôlé“, explique-t-on à la RIVP.

Un conflit de voisinage qui pourrit la vie

Suite à ce décès brutal, la RIVP a proposé à la sexagénaire de déménager dans un autre logement. Pour le bailleur, c’est aussi la garantie de solder un conflit de voisinage, “afin de l’éloigner [d’une] locataire fauteuse de trouble“.

Au-delà de l’ascenseur défectueux, la veuve confie aussi avoir vu sa vie pourrie par un voisinage tapageur depuis 2016. “Je suis sous anti-dépresseurs depuis deux ans car cette situation me cause des crises d’angoisse. Mon mari avait perdu le sommeil. Une fois, ma petite fille qui dormait chez moi a tellement eu peur qu’elle en a fait des cauchemars“, témoigne-t-elle.

Face à cette situation, Marie-Pierre n’est pas restée sans réagir, qui a déposé des mains courantes, écrit à la mairie de Paris, la mairie de Thiais, puis au procureur de la République. Depuis, la police l’a contactée. Une plainte a été formée au pénal avec, en parallèle, une médiation infructueuse. En mars dernier, le bailleur a par ailleurs saisi le juge d’instance d’Ivry-sur-Seine pour obtenir une décision, la locataire importunée s’est portée partie civile et demande 5 000 de dommages et intérêts. “Seul un juge peut décider d’expulser un locataire pour trouble de la jouissance, rappelle le bailleur. Nous avons donc fait tout ce qui était en notre pouvoir“, estime la RIVP, indiquant avoir rappelé le règlement intérieur et mis en place la médiation, laquelle s’est soldée par un échec. Désormais, c’est à la veuve qu’il est proposé de déménager.

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