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Education | | 08/02/2023
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À Valenton, la polémique sur les missions d’orthophonie déstabilise le collège Flagon

À Valenton, la polémique sur les missions d’orthophonie déstabilise le collège Flagon © Fb

Cette semaine, des représentants du personnel et des parents d’élèves ont été reçus à l’inspection académique pour des défaillances internes au fonctionnement du collège Fernande-Flagon de Valenton. Les témoignages visent particulièrement le principal, qui fait déjà l’objet d’une enquête interne du rectorat, et d’un signalement au parquet de Créteil pour l’attribution de séances d’orthophonie pour un montant de 60 000 euros à sa compagne en 2022.

De l’avis de plusieurs représentants de la communauté éducative du collège Fernande-Flagon à Valenton, le soupçon de scandale flottant autour du principal, se répercute sur le climat de l’établissement. “Les enseignants et parents d’élèves ont été reçus en audience. Ils ont protesté contre l’absence de communication du chef d’établissement au moment des conseils d’administration, la non-fourniture de pièces nécessaires à cette instance, l’augmentation des faits de violence entre élèves, des difficultés de communication avec les parents ainsi que le manque de suivi des élèves en situation de handicap“, résume une source syndicale.

En parallèle, le rectorat de Créteil poursuit son enquête interne sur l’attribution des sessions d’orthophonie à la compagne du principal dans le cadre de la Cité éducative de Valenton, dont il est le chef de file local.

De son côté, le chef d’établissement a annoncé, lors d’un comité ad hoc de la cité éducative en janvier, le lancement d’un nouvel appel d’offre pour les interventions d’orthophonistes cette année scolaire. Lors de ce comité, des participants ont interrogé le principal sur les précédentes prestations mais indiquent n’avoir pas eu de réponse.

La commande publique a été publiée le 5 janvier et comporte un lot pour des interventions dans les écoles maternelles et élémentaires de la ville afin de “repérer et prendre en charge des retards précoces du langage oral avec des répercussions sur les apprentissages” et dans les collèges. Dans les deux cas, l’idée est de pouvoir faciliter le repérage des troubles du langage et de communication, en collaboration avec les enseignants ainsi que de sélectionner les enfants les plus en difficulté pour dresser un bilan de première intention et les adresser à des professionnels de ville. L’appel d’offre s’est achevé fin janvier et n’est pas chiffré.

Certains observateurs y voient une tentative du chef d’établissement de faire amende honorable. D’autres évoquent la présence d’un haut responsable de l’inspection académique pour valider chaque décision financière prises par le principal dans le cadre de la cité éducative.

Quid de l’intervention de l’orthophoniste en 2022. A-t-elle été effectuée ? “Notre enquête interne doit faire la lumière là-dessus et les réponses viendront en temps et en heure“, explique-t-on à la direction académique.

Le Snes-FSU à Créteil, qui a signalé les faits au procureur de la République, indique que les enseignants ont confirmé que la prestation a bien eu lieu. “Il y aurait eu une trentaine d’élèves des écoles de la cité éducative qui se seraient rendus au collège Fernande-Flagon pour suivre des tests. Il n’y a pas eu de suite et ces élèves étaient déjà identifiés comme ayant des troubles de l’apprentissage“, explique un syndicaliste.“C’est le principal qui avait suggéré ces séances. C’était une bonne idée, mais il s’était gardé de nous dire qu’il allait les confier à sa femme. Il n’a pas été transparent. Il y a toujours des zones d’ombre. C’est dommage parce que cela jette le discrédit sur le dispositif des cités éducatives qui était une excellente opportunité pour Valenton. Nous avons beaucoup d’enfants avec des difficultés et troubles du langage, vivant dans des environnements très fragilisés”, explique un parent.

Ce type d’action a été mis en place dans d’autres cités éducatives comme à Orly et Villeneuve-Saint-Georges, avec plus ou moins de succès. “La même orthophoniste est intervenue dans les deux établissements. Elle a pu travailler avec cinq élèves adressés par nos collègues. Certains parents bénéficiaires ont expliqué que lors de leur rendez-vous avec l’orthophoniste de ville, le bilan de première intention dressé était incomplet. Ce dispositif répond à de véritables besoins dans nos villes mais cela interroge sur les moyens réellement consacrés et leur efficacité”, explique Magalie Trarieux, qui enseigne à Orly et est syndiquée au Snuipp-FSU, l’une des organisations hostilesdepuis le départ aux cités éducatives.

La direction académique souligne la nouveauté du dispositif et considère qu’il est encore trop tôt pour tirer un bilan. “La cité éducative permet de mettre en avant des initiatives locales. Il est logique que les premières tentatives essuient les plâtres. Si l’on avait commencé par un cadre national, cela aurait pris des années avant d’être décliné dans les établissements. C’est le choix de l’autonomie qui a été fait. Il faut donc leur laisser un peu de temps, quitte ensuite à élaborer un cadre harmonisé pour les appuyer“.

Interrogé sur le sujet lors de sa conférence de presse de janvier, le recteur Daniel Auverlot assure que des gardes-fou existent, “les chefs de file répondent de leurs projets devant la troïka et dans la limite des financements”.

Article mis à jour ce jeudi matin. Dans la version initiale du papier, le premier verbatim était erronément attribué à un représentant de parents d’élève. Il s’agissait en fait d’une source syndicale.

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