Sur le tatami rouge et or du dojo de la Maison des arts martiaux Lucie Décosse, les démonstrations de judo, d’aïkido, ou de sambo, un art martial russe, se sont succédé avec bonheur ce mercredi.
Derrière la rambarde en verre, une cinquantaine de spectateurs se massent pour regarder les prises, rythmées par les bruits sourds des chutes sur les tatamis. Au-delà de la rambarde, les chaussures sont strictement interdites : pas question de rayer le parquet encore immaculé et reluisant.
Gabriel, 14 ans, vient de terminer une démonstration de sambo. Après une vingtaine de minutes d’entraînement, le verdict est sans appel : “Le dojo est plus moderne, plus grand et mieux isolé, et les tatamis sont plus agréables”, s’enthousiasme l’ado aux longs cheveux blonds.
Jeunes judokas, Mahin et Sabin, 7 ans et 8 ans, feront leurs premiers pas sur les nouveaux tatamis ce vendredi. Avec quatre ans de pratique et une ceinture liseré jaune, les apprentis combattants ont eu le temps d’expérimenter les autres salles villejuifoises. “Dans la salle où on s’entraînait avant, il y avait une grande glace le long des tatamis, ça me déconcentrait de me voir !”, explique Mahin. “Ici, il y a plus de place et c’est mieux éclairé”, ajoute Sabin en pointant la longue baie vitrée.
Nouveaux créneaux
“Ça fait depuis l’an 2000 qu’on réclamait un nouveau dojo”, se réjouit Philippe Meyne, trésorier puis président de l’Aïkido Club de Villejuif de 1999 à 2019, et désormais conseiller délégué au bureau des sports de la mairie. L’aïkidoka estime que le club pourra bénéficier de cinq à six heures de créneaux supplémentaires grâce à ce nouveau dojo. Avec 169m2 d’aire de combat, la nouvelle salle est également plus spacieuse que les trois autres espaces d’entraînement aux arts martiaux de la ville. Une aubaine pour ce sport, qui se pratique aussi avec des épées et des lames (en bois !). Surtout, les pratiquants vont gagner du temps, grâce à ce dojo équipé de manière permanente, évitant d’avoir à installer et désinstaller les tatamis, grignotant d’emblée un quart d’heure de cours.
Place pour le handisport ?
Pour l’élu, cette inauguration offre un rééquilibrage bienvenu. “Si on regroupe tous les clubs d’arts martiaux de la ville, on a probablement environ autant d’adhérents qu’au football, estime-t-il. Mais nous avons des espaces beaucoup plus réduits !”
Entraîneur à l’US Villejuif Judo depuis plus de 30 ans, Patrice Roland abonde. “Après le Covid, on est passé d’environ 200 adhérents à environ 400. Cette nouvelle salle va nous permettre de désengorger un peu !”, sourit-il. Depuis plusieurs années, il rêvait de pouvoir organiser des séances de judo handisport, sans avoir pu trouver de créneaux. Avec la nouvelle salle, les discussions ont repris avec la mairie, et l’entraîneur a bon espoir de les mettre en place.
Lucie Décosse, des tatamis de Villejuif à la médaille olympique
Invitée d’honneur, Lucie Décosse, championne olympique et triple championne du monde, qui a donné son nom au nouveau dojo. La judokate valdemarnaise s’est entraînée plusieurs années rue Henri Barbusse, à une centaine de mètres à peine. “Quand on m’a dit que le dojo allait porter mon nom, j’étais très émue. J’ai des liens très forts avec la ville, et avec ce quartier”, explique la combattante, qui enchaîne les dédicaces. À ses côtés, le maire, Pierre Garzon (PCF), n’a pas boudé son plaisir d’inaugurer ce nouveau temple des arts martiaux dans le quartier de Léo Lagrange, cet ancien sous-secrétaire d’État aux sports sous le Front populaire, à l’initiative notamment des Olympiades populaires.
La nouvelle Maison des arts martiaux, qui s’exprime sur un peu plus de 600 m2, avec un dojo de 169 m2, a représenté 1,24 million d’euros de travaux financés par la ville, avec une subvention de 100 000 euros de la région.
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