Urbanisme | | 03/10/2023
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À Villiers-le-Bel, les “vieux campeurs” défendent les terres du Triangle de Gonesse

À Villiers-le-Bel, les “vieux campeurs” défendent les terres du Triangle de Gonesse © VVVCFFrance WCC

À Villiers-le-Bel, pour dénoncer l’artificialisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse, où doivent être bâties une gare et une cité scolaire, une quinzaine de “vieux campeurs” se sont munis de tentes et de chaises pliantes, et ont établi la ZIAC, leur “zone d’imagination pour un aménagement concerté“.

Ces opposants, pour la plupart retraités, ont installé dimanche leur ZIAC, sur un terrain municipal, à quelques kilomètres du Triangle de Gonesse.

Redynamiser l’est du Val-d’Oise

Après l’abandon le président par Emmanuel Macron en 2019 du projet de mégacomplexe de commerces et de loisirs EuropaCity, le site fait l’objet de convoitises et de crispations entre élus locaux et militants écologistes. Une gare de métro du Grand Paris, une extension du marché de Rungis et une cité scolaire y sont prévus, afin de redynamiser l’est du Val-d’Oise.

Mais à coups de pétitions, de manifestations et d’actions en justice, des militants s’opposent depuis des années à ce projet, au nom de la protection de 280 hectares de terres agricoles. Telle Anne Filipo, retraitée de 64 ans, qui appelle à préserver “la culture maraîchère dans une région francilienne qui n’a pas d’autonomie alimentaire“.

Un internat sur une zone interdite à l’habitation

Nous réclamons une concertation sur la construction de la cité scolaire“, a expliqué à l’AFP Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG). “C’est le pire endroit pour installer une école, en bout de piste entre l’aéroport de Roissy et celui du Bourget, alors même que cette zone est interdite à l’habitation, c’est aberrant !“, peste-t-il, sous le ballet incessant des avions. À 79 ans, M. Loup a dormi à la belle étoile et soutient qu’il restera “jusqu’à obtenir une concertation démocratique ou que la police ose déloger des vieux“.

Lundi, de nouveaux campeurs ont afflué, comme Djissi, 61 ans, déposé sur la ZIAC par sa fille, avec son matelas. “Je trouve scandaleux qu’on puisse installer une cité scolaire avec un internat là où on n’a pas le droit de construire des habitations permanentes“, glisse ce professeur retraité.

Le projet Agoralim

Pour le député LFI Carlos Martens Bilongo, sur place, “la cité scolaire a du sens, nous avons besoin de redynamiser Villiers-le-Bel, mais pas au milieu des champs, pas sur un couloir aérien“. “Le président (Macron) s’est félicité d’avoir abandonné le projet d’EuropaCity mais c’est grâce aux luttes et à la désobéissance civile“, a-t-il ajouté.

Mais malgré l’opposition, “la cité internationale, le lycée horticole et son internat sont déjà lancés“, a fait savoir à l’AFP le cabinet de la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. L’élue soutient également “le projet Agoralim” sur le Triangle de Gonesse, dispositif de valorisation des produits alimentaires frais.

L’ouverture de la cité internationale est prévue à l’horizon 2027-2028, selon le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, pour qui “ce projet est une opportunité formidable pour les habitants“. Il fait partie du plan pour le Val-d’Oise décidé par l’ancien Premier ministre Jean Castex en 2021 pour compenser l’abandon d’EuropaCity.

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