Urbanisme | | 12/09/2023
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À Villiers-sur-Marne, des élus d’opposition remettent en question la gare d’interconnexion entre la 15 et le RER E, et le projet Marne Europe

À Villiers-sur-Marne, des élus d’opposition remettent en question la gare d’interconnexion entre la 15 et le RER E, et le projet Marne Europe

Alors que la gare d’interconnexion entre la ligne 15 sud du métro Grand Paris Express et les lignes E et P du RER doit être finalisée en 2027, trois élus de l’opposition de gauche villiéraine, Frédéric Massot, Quentin Maleine et Yasmina Benbelkacem, appellent dans une tribune à remettre le projet en question, l’estimant trop coûteux. Une proposition qui a plusieurs métros de retard, pour le maire.

Pour rappel, le projet, qui représente un investissement d’un peu plus de 300 millions d’euros, a longtemps été suspendu à son financement jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé entre toutes les parties prenantes (Etat, région, collectivités), confirmé par le gouvernement avant l’été. (Voir notre article sur les inquiétudes concernant la réalisation des travaux dans les temps)

Pour les trois élus, il s’agit d’un budget “pharaonique”. “À titre d’exemple, c’est plus de deux fois le coût de la nouvelle gare de Montpellier”, estiment les conseillers d’opposition qui ne comprennent pas l’intérêt du projet alors que la ligne 15 doit déjà s’interconnecter au RER E à Val-de-Fontenay, “deux gares plus loin”.

“Il n’y a pas d’ambiguïté : les passagers du métro de la ligne 15 doivent pouvoir rejoindre le RER E et la ligne P à Villiers-sur-Marne”, indiquent toutefois les élus. “Ce qui est en cause n’est pas l’interconnexion entre les deux lignes mais les conditions de sa création à Villiers : une gare coûteuse et excentrée.”

Précisément, la future station, positionnée entre les gares existantes de Villiers centre et de Champigny Les Boullereaux, sera située au niveau de l’actuel pôle commercial Ikea – Les Armoiries – Bricorama, à proximité duquel doit s’ériger un nouveau quartier de ville, Marne Europe.

Ce nouveau quartier, dont les premiers coups de pioche démarreront dans les semaines qui viennent, après quatre années de dépollution des terres, pour préparer les réseaux, est aussi dans le collimateur des élus qui considèrent que le modèle économique liée à la vente de bureaux est “dépassé depuis la crise sanitaire”. Ils s’inquiètent aussi de l’artificialisation des sols, du coût du quartier et des nuisances durant les travaux.

Une navette autonome à la place de la gare d’interconnexion ?

À la place, les élus proposent de relier les gares par une navette autonome via le chemin des Boutareines, de renforcer l’offre de bus existants et d’aménager la voie pour les piétons et vélos en l’abritant des intempéries.

Alors que la concertation publique sur les deux projets (gare d’interconnexion et projet Marne Europe) a été menée il y a plusieurs années, et abouti à des déclarations d’utilité publique pour lancer les opérations d’aménagement, les élus considèrent que “le changement des modes de vie depuis la crise sanitaire, la prise en compte du dérèglement climatique et l’évolution de l’équilibre du projet” oblige à “revenir devant les citoyens pour solliciter leur avis.”

Voir la tribune

Moins de pollution et moins d’embouteillages

De son côté, Jacques-Alain Bénisti, maire LR de Villiers-sur-Marne, estime que ce sont les élus d’opposition qui ont plusieurs “métros de retard”. Et d’expliquer que, “selon une étude officielle, cette interconnexion doit permettre à 70 000 des 278 000 automobilistes qui saturent l’A4 chaque matin et sont essentiellement Seine-et-Marnais, de prendre les transports en commun, ce qui signifie moins de pollution et moins d’embouteillages.” L’édile rappelle par ailleurs que la construction d’une troisième voie évitera d’obliger tous les trains à s’arrêter à cette gare.

Concernant le projet Marne Europe, l’édile défend que “les grandes entreprises cherchent à regrouper leurs effectifs” et que Marne Europe leur offrira les tours capables de les accueillir, accessible en métro et à une demi-heure de chaque aéroport. “Mais on m’a interdit de donner les noms car certaines n’ont pas encore annoncé ce déménagement”, ajoute le maire qui chiffre à 6 000 le nombre d’emplois induits par ce nouveau quartier de ville. “Aujourd’hui, 80% des Villiérains qui travaillent passent leur temps dans les transports, ce projet va leur donner la possibilité d’aller travailler à 5 ou 10 minutes. Et pour les autres, l’interconnexion réduira significativement le temps de transport. Ne pas voir cela revient à nier la réalité des habitants de l’Est parisien.”

Agrandissement du pont des Ratraits (D11) au-dessus de l’A4

Concernant le franchissement de l’A4 dans le prolongement de Marne Europe, il s’effectuera via l’actuel pont (D11) qui débouche sur le négociant en bois, avenue du général de Gaulle à Champigny (D3), lequel sera complété d’une passerelle pour piétons et vélos, indique le maire, assurant que le financement est bouclé. “Le sentier des Ratraits sera également agrandi pour accueillir des piétons et vélos.”

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