L’activité physique, adaptée et correctement pratiquée, contribue à améliorer la santé et prévenir des pathologies. Mais s’y mettre lorsque l’on n’est pas en forme n’a rien d’évident. C’est tout l’enjeu du sport sur ordonnance instauré depuis 2016. Pour le mettre en œuvre, mais aussi accueillir des personnes sans prescription, Vincennes vient d’ouvrir une Maison Sport-Santé. La douzième du département.
“J’ai fumé pendant 40 ans puis j’ai arrêté il y a 15 ans. Ensuite, j’ai eu divers problèmes de santé et dû prendre des médicaments qui m’ont fait gagner du poids. Aujourd’hui, quand j’essaie de marcher un peu au Bois de Vincennes, je suis gêné pour respirer“, confie Bedi, venu sur prescription de son pneumologue. Son souhait : ne plus être aussi essoufflé à chaque petit effort. Dans le gymnase Louis-Georges Serre où a été installée l’activité sport-santé, il s’échauffe en compagnie de Bernard, arrêté six mois après une opération des vertèbres cervicales. Petites rotations du cou, soulèvement de très légères altères, équilibre avec un ballon, abdominaux… Après cette heure de remise en forme, Erwan Potfer, enseignant en activité physique adaptée (EAPA), leur demande d’évaluer leur perception de l’effort sur une échelle de un à dix. Réponse des deux : cinq. “C’est la première session, elle nous permet de jauger. J’aimerais que vous terminiez les prochaines séances plutôt à six ou sept“, encourage le coach. “Je me sens déjà mieux“, glisse Bedi. “Pour pouvoir récupérer après l’opération, j’avais participé à des ateliers thérapeutiques à l’hôpital Bégin. C’est un peu la suite“, témoigne Bernard, qui rappelle avoir pratiqué plusieurs sports, “basket, vélo, marche.” Après quelques minutes de battement, une nouvelle séance démarre avec trois nouveaux participants.
L’accueil a commencé en avril, par des séances de diagnostic. “Le premier entretien permet d’évaluer la condition physique pour proposer un programme sur-mesure“, explique Erwan Potfer qui cumule la fonction d’éducateur et de coordinateur de la Maison Sport-Santé (MSS). Le concept de MSS a été initié en 2019 via un appel à projets du gouvernement, visant à en créer 500 en France. Sur le terrain, les MSS sont généralement créées à l’initiative d’établissements liés au sport, à la santé ou au médico-social. Dans le Val-de-Marne, 11 MSS ont déjà été créées, à l’initiative de clubs sportifs à l’instar de la VGA Saint-Maur (La vie au grand air), de l’US Créteil (MSS du Mont-Mesly), ou encore de l’Entente sportive Caudacienne. Mais aussi sous l’égide d’hôpitaux comme les Hôpitaux de Saint-Maurice, ou d’établissements médico-sociaux comme l’Institut Merle d’Aubigné à Valenton, ou le CRF Bry-Villiers qui a ouvert récemment. L’université de Créteil (Upec) accueille aussi une MSS.
Pérenniser le sport en club, dans une optique qui n’est pas celle de la compétition
À Vincennes, c’est la ville qui a porté le projet, soutenu par le ministère de la Santé. La Maison Sport Santé accueille à la fois des personnes qui viennent effectuer du sport sur prescription médicale, dans le cadre d’affections de longue durée mais aussi pour prévenir, en cas de surpoids notamment. L’accompagnement dure entre trois et six mois en fonction des besoins. “À la fin de l’accompagnement, les bénéficiaires reçoivent un bilan et peuvent ensuite être orientés vers la pratique en autonomie ou un club, explique Régis Tourne, adjoint au maire chargé des Sports. Nous identifiions les associations partenaires prêtes à proposer non pas du sport loisir, mais de la pratique adaptée avec un encadrement.”
Le suivi n’est pas gratuit mais peut être pris en charge par certaines mutuelles, les tarifs varient en fonction du suivi.
Bravo ! Nous attendons ce service sur Chennevières
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