Sport | Ile-de-France | 24/02/2023
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Achat de billets pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 : testé pour vous

Achat de billets pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 : testé pour vous

Cherté des billets, manque de souplesse dans les choix, différence de prix choquante entre épreuves masculines et féminines, mais quand même le plaisir de pouvoir vivre ce moment sportif historique… Un de nos lecteurs, Mihai Guyard, a été tiré au sort pour acheter les premiers packs de billets pour les JO de Paris 2024. Il nous a raconté le parcours du combattant.

Afin d’éviter une ruée sur les places, dès l’ouverture de la billetterie, le comité d’organisation a imaginé un parcours en plusieurs étapes, avec tirage au sort. Les billets à l’unité seront vendus à partir de mai. En attendant, une vente par “packs sur mesure” a démarré le 15 février, pour les préinscrits tirés au sort. Concrètement, on peut composer un pack en choisissant trois disciplines différentes. Chaque inscrit tiré au sort peut acheter entre 3 et 30 tickets.

Inscrit sur la plateforme de tirage au sort, Mihai a reçu un courriel ce lundi 20 février, lui donnant un créneau de connexion de 48 heures à partir du mercredi, pour acheter ses “packs-sur-mesure”. Bien décidé à optimiser ses achats, cet habitant de Saint-Maur-des-Fossés n’a rien laissé au hasard. “J’ai posé une demi-journée parce que je me doutais que cela prendrait un peu de temps”, raconte-t-il. Bien lui en a pris. “Au total, j’y ai passé trois heures ce jeudi !”

Pour commencer, il a atterri sur une file d’attente virtuelle ou il a dû patienter une demi-heure. “La Billetterie officielle de Paris 2024 fait face à un fort engouement. Nous vous remercions pour votre patience, vous allez être redirigé automatiquement“, signalait le site.

Pas de billets à 24 euros, sauf à rester debout pendant 4 heures !

Après 30 minutes de patience, c’est le top départ. Il faut faire vite. Pour chaque composition de pack, l’internaute dispose de 30 minutes pour faire ses choix. Au-delà, il doit recommencer. “Et le chronomètre est bien visible”, signale Mihai Guyard. Premier réflexe : chercher les billets à 24 euros, promis par le Comité d’organisation. Le Saint-Maurien cherche, sport par sport, en vain. “Le seul que j’ai trouvé, c’est le golf. Mais il fallait rester debout pendant quatre heures. Pour nous, c’était rédhibitoire !” Les billets à cinquante euros sont aussi partis comme des petits pains. “Souvent, le site affiche des tarifs, “à partir de”, mais les premiers prix sont toujours au-dessus de ce qui est annoncé.”

Une différence de prix “choquante” entre les épreuves masculines et féminines

Passionné de basket, Mihai Guyard trouve des places pour les quarts de finale de basket masculin à l’Arena de Bercy. Mais les tarifs démarrent à 280 euros le ticket. Heureusement, les quarts de finale femme qui se jouent le lendemain sont un peu plus abordables, à 175 euros. “J’ai pris essentiellement des sessions féminines et mixtes car c’était systématiquement beaucoup moins cher et je pense que cela sera tout aussi intéressant. Personnellement, je trouve cette différence de prix choquante, en 2023 ! Il pourrait y avoir des packs groupés hommes et femmes”, estime l’amateur.

Une fois la première “session”, c’est à dire les places de la première épreuve sportive choisies, il reste deux sessions à sélectionner pour compléter le pack, mais les choix sont alors beaucoup plus limités. L’objectif, en effet, est d’éviter que les gens se précipitent sur les épreuves les plus courues et que les moins recherchées restent sur le carreau. Un principe que Mihai Guyard estime juste et propice à la découverte. “En m’y reprenant à plusieurs fois, j’ai remarqué que lorsque l’on choisit un sport moins prisé en deuxième session, on a plus de choix lors de la troisième. On a aussi plus de choix lorsque l’on privilégie les épreuves féminines”, détaille l’utilisateur.

Ce qu’il regrette, en revanche, c’est d’être obligé de prendre le même nombre de billets par session. “J’aurais voulu prendre plusieurs billets dans une discipline pour faire plaisir à la famille et aux amis, mais comme il faut le même nombre de billets dans chaque session, cela aurait fait exploser la facture. J’ai donc été contraint de faire des choix. D’autant que je voulais aussi garder un peu d’argent de côté au cas où nous serions tirés au sort dans trois mois pour la seconde session qui comprend la cérémonie d’ouverture, certainement onéreuse !” Pour son premier pack, ce sera donc deux billets par session. En plus du basket, son sport favori, il choisit du foot et du rugby à 7. “Je ne connais pas le rugby à 7, c’est l’occasion !” Prix du pack : 728 euros.

Pour son deuxième pack, Mihai Guyard est déterminé à obtenir des places d’athlétisme. Il en tope deux, à 170 euros pièce, pour les qualifications, mixtes hommes et femmes. Il arrive également à obtenir de nouvelles places en basket pour la suite des quarts de finale féminines. En troisième choix, il opte pour une épreuve mixte de course en ligne de canoë, à la base de Vaires-sur-Marne. Montant du pack : 921 euros.

“Non, les JO ne sont pas accessibles”

Addition totale : 1 649 euros pour 12 billets. Ce vendredi matin, avant la deadline fatidique de 11 heures, Mihai Guyard pense retourner faire un tour sur la plate-forme. Mais cette fois, le budget est limité. “Ce sera 150 euros maximum.” S’il s’estime malgré tout “heureux” d’avoir été tiré au sort, et content de pouvoir vivre ce moment sportif historique de l’intérieur, il reconnaît que c’est parce que lui en a les moyens. “Je ne suis plus d’accord avec Tony Estanguet qui a dit que les jeux seraient accessibles. Non, les JO ne sont pas accessibles. Je regrette, du reste, qu’aucun mécanisme de solidarité ne soit intégré à la billetterie, pour proposer aux acheteurs de prendre un billet pour une association par exemple.”

Tony Estanguet et la ministre des Sports se défendent

Alors que les témoignages d’usagers ne trouvant point trace des billets à 24 euros se sont multipliés cette semaine, les organisateurs se sont défendus. “Nous avons unmillion de billets à 24 euros, dans tous les sports. Et on a 50 % des billets, c’est-à-dire 5 millions de billets, à 50 euros et moins”, s’est défendu le président de Paris 2024, Tony Estanguet, sur RTL ce mercredi matin, tout en expliquant que l’autre moitié finance l’organisation des jeux. “Ce sont les prix. Quand vous allez voir un grand concert, aujourd’hui, il y en a où les places sont à plusieurs centaines d’euros.”

En visite à Champigny-sur-Marne ce mercredi après-midi, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a reconnu que sept sports étaient déjà entièrement vendus. “Cela témoigne du réel engouement autour de ces Jeux. Nous sommes attentifs à l’accessibilité de ces tickets. Oui, il y a des épreuves à des tarifs très élevés mais ce sont des sports exceptionnels avec des athlètes exceptionnels et des moments exceptionnels”.

Prochaines étapes en mai avec l’ouverture de la vente de billets à l’unité. Les billets restants seront ensuite disponibles sans tirage au sort. Cet été, ouvrira également une plate-forme de revente. A partir de septembre, les acheteurs de tickets devront préciser le nom de leur bénéficiaire, afin de les rendre nominatifs

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