Justice | Paris | 22/12/2023
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Agression du jeune Yuri à Paris en 2021 : jusqu’à huit ans de prison

Agression du jeune Yuri à Paris en 2021 : jusqu’à huit ans de prison © dzoko stach

Huit jeunes ont été condamnés jeudi à Paris par la cour d’assises des mineurs à des peines allant jusqu’à huit années de prison pour leur implication dans la violente agression du jeune Yuriy en 2021, un verdict jugé “mesuré” pour les parties civiles comme la défense.

La sanction la plus lourde a été infligée à un jeune homme de 21 ans, majeur lors des faits, jugé coupable de tentative de meurtre pour avoir asséné des coups de marteau sur la tête de l’adolescent.

Yuriy, un collégien français de 14 ans né en Ukraine, avait été roué de coups le 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d’un centre commercial du 15e arrondissement de Paris.

La vidéo de son agression, devenue virale, avait suscité un vif émoi et braqué les projecteurs sur le phénomène des violences entre bandes rivales.

Ces images montraient une dizaine de jeunes en train de s’acharner à coups de pied, de béquille et de marteau sur Yuriy au sol, avant de l’abandonner sur la dalle. Transporté à l’hôpital dans un état grave, son pronostic vital avait été engagé.

Aujourd’hui âgé de 17 ans, le jeune homme était présent à l’ouverture de l’audience avec sa mère, le 4 décembre. Il n’était pas là à l’énoncé du verdict.

“Verdict mesuré”

“Je suis ravi que la cour d’assises ait jugé les faits pour ce qu’ils étaient, une tentative d’homicide”, a réagi Francis Szpiner, avocat de la victime et de sa famille, alors que l’avocat général avait requis une requalification des faits en violences aggravées pour deux accusés.

“Il est important que ce genre d’événement ne soit pas banalisé, ce n’est pas juste une bagarre qui a mal tourné”, a poursuivi Me Szpiner, ajoutant que Yuriy “n’a dû son salut qu’à la médecine”.

Les accusés – six étaient mineurs au moment des faits et deux âgés de 18 ans – étaient jugés à huis clos depuis le 4 décembre. Ils n’avaient pas d’antécédents judiciaires.

Le plus lourdement condamné était le seul à comparaître dans le box, en détention provisoire.

La cour a pris en compte le fait qu’il était majeur, qu’il avait commis “les violences les plus importantes” mais retenu qu’il n’avait “jamais commis de violences avant” et qu’il n’y avait “aucune raison de penser que des faits de cette nature étaient susceptibles de se reproduire“, a expliqué la présidente de la cour, Pascale Pérard. Il a été condamné à huit ans de prison. “Il s’agit d’un verdict mesuré”, a réagi Me Yassine Bouzrou, qui défendait le jeune homme avec Me Julie Granier.

L’avocat s’est dit satisfait que la cour ait “pris en compte le contexte de l’infraction”, différent de “l’affaire telle qu’elle a été présentée à l’époque”, et la personnalité de son client, qui “regrette ces actes graves de violence” et “s’est retrouvé dans une affaire qui le dépassait”.

“Vengeance”

Quatre autres accusés ont eux aussi été reconnus coupables de tentative de meurtre, “au regard de la nature des coups portés” selon la cour, avec une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont un à trois ans ferme. Deux autres ont été condamnés à deux et trois ans avec sursis probatoire, pour complicité de tentative de meurtre. Un huitième accusé a lui écopé de dix-huit mois avec sursis pour association de malfaiteurs.

Selon l’enquête, le déchaînement de violences serait “un acte de vengeance” après l’agression d’un autre jeune cinq jours plus tôt, dans un contexte de rivalité entre la bande du “plateau de Vanves”, commune limitrophe de Paris, et celle surnommée “RD4”.

Yuriy a admis sa présence lors des premiers faits, mais assuré ne pas y avoir participé. Le jour de son agression, il avait un tournevis dans sa poche pour, a-t-il dit, se prémunir de “possibles représailles”.

Une interpellation rapide des auteurs du premier “lynchage” aurait enrayé la “volonté de représailles”, a regretté Me Bouzrou.

Ce procès était le second dans ce dossier : quatre adolescents de 14 et 15 ans au moment de l’agression ont déjà été condamnés en mars par un tribunal pour enfants à des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison ferme.

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