Dans un post publié ce matin sur twitter, l’adjoint au maire (PCF) de Montreuil, délégué à la ville zéro déchet, à l’économie circulaire et à la propreté, relate la violente agression dont il a été victime le 2 juin dernier.
“Ils pensaient que je me tairais“, commence Luc Di Gallo, en lettres capitales, comme pour mieux souligner le courage qu’il lui faut pour révéler publiquement son agression. “Ils n’auront pas ma rancœur, seulement mon désir de justice. Car j’aime toujours la vie, j’aime toujours l’humanité, j’aime toujours mes proches, j’aime toujours l’inconnu qui m’abordera avec bienveillance“, précise-t-il avant de décrire les faits.
“Guet-apens homophobe“
“Dans un moment de légèreté et de joie, en rentrant des repas de quartiers à Montreuil, vendredi 2 juin 2023 au soir, je me suis rendu à un rendez-vous fixé avec un homme via une application de rencontre homosexuelle appelée Grindr. C’était un guet-apens homophobe!“, confie-t-il.
La scène se déroule au parc des Guillands à Montreuil. “Arrivé sur place, un jeune homme m’attendait. Il portait un masque chirurgical au prétexte d’être allergique aux pollens, le rendant ainsi difficilement reconnaissable“, décrit Luc Di Gallo.
C’est à “un endroit très sombre” de la route que la rencontre prend une toute autre tournure. Le jeune homme crie “Sortez”. Trois personnes surgissent “de derrière les arbres“.
“Dans un mouvement très rapide, il a passé son bras autour de mon cou afin de me maîtriser. Les trois autres se sont jetés sur moi pour me rouer de coups de poing à la figure. L’un d’eux a crié « SALE PD, PEDOPHILE“, se remémore l’élu.
Déchainement de violence
Malgré ses appels à l’aide, personne ne réagit. L’agresseur l’étrangle, lui intimidant de se taire, avant que l’étreinte ne se relâche. “Dans un dernier geste humiliant avant de partir en courant avec toutes mes affaires de valeur, l’un d’eux m’a jeté mes clés au sol en disant “TIENS” comme s’il donnait un vieil os à un chien maltraité“, précise-t-il.
“Ce qui devait achever une belle soirée heureuse où l’on fête le bien-vivre ensemble, si cher à notre ville, s’est transformé en un déchaînement de violence inouïe“, poursuit Luc Di Gallo. “La violence des coups, la violence de l’homophobie, la violence de la préméditation, la violence dûe à la peur de l’étouffement, la violence des regards à affronter quand on a le visage atteint, la violence de l’exposition de sa vie privée, (…)”
Une violence dont il dit vivre encore les conséquences “dans sa chair“. Luc Di Gallo souligne le soutien de son entourage, ainsi que le professionnalisme des policiers du commissariat de Montreuil “qui ont reçu ma plainte sans soucis, comme un citoyen lambda, puisque je n’ai mentionné mon statut d’élu qu’à la fin.”
“J’ai envie de comprendre”
“Cependant“, pointe-t-il, “le parcours de victime n’est pas toujours simple. J’ai eu droit à un examen pour évaluer mon Incapacité Totale de Travail avec un médecin de l’Unité médico-judiciaire tenant des propos culpabilisants, déplacés et remettant en cause le caractère homophobe de l’agression. Je n’ose imaginer comment une femme victime de viol recevrait les propos d’un médecin lui reprochant d’avoir été habillée de façon ”provocatrice“.”
Luc Di Gallo confie également avoir rencontré la psychologue de l’association SOS victime 93.
“Pour moi, dénoncer publiquement cette agression, malgré toutes les difficultés que cela va engendrer dans ma vie, c’est dire à tous ces agresseurs qu’ils risquent de tomber sur des personnes qui ne se tairont plus et qu’ils seront ainsi poursuivis par la justice“, indique-t-il.
“J’ai envie de comprendre. Mais mon esprit s’embrouille face au choc. Je me suis pourtant posé de nombreuses questions. Par exemple, ce mode opératoire ne consisterait-il pas à détrousser des homosexuels, juste par facilité ?“, conclut-il sans trop croire à l’hypothèse.
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