Les tensions sur la gestion quantitative de l’eau, entre mesures de protection et usage agricole, se ressentent aussi en région parisienne, dont près de la moitié du territoire reste agricole. C’est ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes sur la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France.
La Chambre Régionale de la Cour des comptes (CRC) a publié ce 8 septembre son rapport sur la gestion de la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France (Carif). Au-delà des questions relatives à sa gouvernance, issue d’une fusion entre trois entités, la CRC relève une “forte tension autour de la gestion quantitative de l’eau”.
Tensions sur les usages de l’eau
“La dégradation des ressources en eau, particulièrement en Seine-et-Marne, est un sujet préoccupant pour les agriculteurs depuis les années 1990, qui tend à s’accentuer au fil de printemps et d’étés de plus en plus chauds et secs”, pointe ainsi la CRC. En parallèle, la nécessité de préserver la ressource eau a conduit les agences de l’eau comme l’Agence de l’eau Seine Normandie (Aesn), à revoir les financements des actions liées aux aires d’alimentation de captages de manière plus contraignante pour les agriculteurs, souligne le rapport. Au point de donner lieu à des contentieux contre le Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau (Sdage).
“Finalement, le cas de la CARIF illustre la difficulté d’assumer à la fois une production agricole de proximité en Ile-de-France, susceptible de servir l’alimentation des Franciliens en circuit court et les exigences croissantes des acteurs de la protection de la ressource en eau, en particulier l’Agence de l’eau, qui se doivent de veiller à l’équilibre d’ensemble des usages de l’eau dans le bassin. De cette tension naît un contentieux devenu récurrent”, conclut la CRC sur le sujet.
Une petite région agricole qui prend sa part
Premier bassin en termes de consommation alimentaire, l’Ile-de-France qui concentre un cinquième de la population du pays sur seulement deux et quelques pourcents de son territoire, voit régulièrement ses terres agricoles grignotées par l’urbanisation. Les exploitations peinent par ailleurs à être reprises alors que 30 % des exploitants agricoles sont âgés de plus de 60 ans. De 2010 à 2020, 12% (600) des fermes ont ainsi disparu.
Avec près de 50% de sa surface dédiée à l’agriculture, la région reste néanmoins en tête sur plusieurs productions, première sur le cresson et le persil, deuxième sur le colza et les oignons blancs, troisième sur les fèves, la betterave industrielle et le lin textile, cite la CRC.
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