Alors qu’une énorme fuite de documents confidentiels de Suez vers Veolia, a troublé l’appel d’offres lancé par le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) pour gérer l’eau potable d’un tiers de la population régionale sur les douze prochaines années, Suez a saisi la justice pour relancer complètement la procédure.
Cet appel d’offres, qui porte sur la production et distribution de l’eau potable des 133 communes adhérant au Sedif (4 millions d’habitants), de 2025 à 2037, représente un budget de 4,3 milliards d’euros. Autant dire que l’enjeu est de taille pour les géants du secteur, et que la concurrence est acerbe.
Dans ce contexte, la fuite massive de documents confidentiels de Suez, éléments détaillés du dialogue entre l’entreprise et le Sedif pour répondre à l’appel d’offres, au printemps 2023, a semé la pagaille. Après avoir suspendu la procédure pendant six mois, le Sedif avait toutefois décidé de la reprendre, sur les bases des documents échangés avant la fuite. Mais le compte n’y est pas pour Suez.
Pour rappel complet du contexte, lire : Ile-de-France : l’appel d’offres du marché de l’eau potable du Sedif sur la sellette après des grosses fuites de documents confidentiels
Le groupe a donc saisi en urgence le tribunal administratif de Paris pour contester la relance de l’appel d’offres. Par ce “référé pré-contractuel”, Suez dénonce la non-application des dispositions du code de la commande publique, afin de bloquer la décision du Sedif de poursuivre l’appel d’offres, indique une source proche du dossier, confirmant une information de Marianne.
L’audience devant le tribunal administratif aura lieu le 21 novembre.
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