Vincennes s’attaque au harcèlement de rue grâce à une application mobile permettant de signaler des situations d’insécurité de manière anonymisée. Cette appli, Umay, est déjà testée depuis 2021 à Ivry-sur-Seine. Retour d’expérience.
La ville a choisi de s’appuyer sur une application existante, Umay, (ex-Garde ton corps), développée par une startup de l’Indre, Ocean Pink.
L’appli propose trois fonctionnalités principales. Elle référence et cartographie des lieux considérés comme sûrs (Safe places), en général des commerces, des bars-restaurants, ou encore des équipements publics.
Elle permet ensuite aux utilisateurs de signaler un problème de sécurité de manière anonyme, qui sera également géolocalisé. Le motif peut être : sentiment d’insécurité, harcèlement, agression verbale, agression physique, agression sexuelle, exhibitionnisme… Les autres utilisateurs de l’appli peuvent ainsi voir sur la carte les problèmes d’insécurité qui se sont déroulés à proximité dans les 30 minutes précédentes. Des données également transmises à la ville, sous forme de rapport détaillé. “La ville va accéder à une cartographie dynamique des signalements anonymisés des utilisateurs qui se sont sentis en insécurité, victimes de harcèlement ou d’agression”, motive la maire de Vincennes, Charlotte Libert-Albanel, qui a signé le partenariat avec Pauline Vanderquand, président d’Ocean Pink, ce mardi 21 novembre lors du Salon des maires.
L’application propose par ailleurs de signaler son parcours à d’autres usagers de son entourage, considérés comme des personnes sûres, et de leur envoyer un SOS en cas de problème.
Pour l’heure, l’appli, expérimentée pour la première fois à Ivry-sur-Seine depuis la mi-2021, puis déployée à Aix-en-Provence, Rouen, Périgueux, Biarritz, Puteaux, Clichy, Brétigny et Saint-Denis de la Réunion, revendique 45 000 utilisateurs actifs en France et 6 000 établissements safe place.
Retour d’expérience à Ivry-sur-Seine
À Ivry, le retour d’expérience est plutôt positif. “Il y a eu plus de 6 000 téléchargements dans la ville, pour une population de 67 000 habitants, essentiellement des femmes et des adolescents, d’après les retours des habitants qui nous sont parvenus”, témoigne Sarah Mislin, adjointe à la Tranquillité publique. Usage qui n’avait pas forcément été identifié au départ, des familles utilisent, en effet, l’appli pour sécuriser le parcours de leurs enfants.
“La cartographie des lieux où étaient signalés un sentiment d’insécurité nous a permis de prioriser un renforcement de l’éclairage sur trois sites”, poursuit l’élue qui a constaté peu de signalements via l’appli, même dans des secteurs plus sensibles à la sécurité en raison de “violences entre jeunes en errance”. Mais sur ces sujets, la ville travaille “directement avec le commissariat”, précise l’élue pour qui l’appli constitue un outil supplémentaire, abordable (quelques milliers d’euros pour la ville, gratuit pour les usagers), pour renforcer la sécurité et “prioriser les victimes”.
La commune a aussi rappelé les contacts de ses 9 médiateurs de rue directement dans l’appli, pour faciliter un contact direct. Seul petit bémol, esquisse l’élue, un manque de suivi actif des safe places qui ont été jusqu’à 40 à être identifiées dans la ville mais ne sont plus que 29 à être référencées par l’appli.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.