Le parquet a requis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny une amende contre douze militants d’Attac et d’Extinction Rebellion qui, en septembre 2022, avaient bloqué l’accès à un terminal de l’aéroport d’affaires du Bourget, près de Paris, pour dénoncer l’utilisation de jets privés.
“Personne ne doute de l’urgence climatique,” a déclaré le représentant du ministère public, Eric Piffeteau, en ouvrant son réquisitoire. “Je comprends l’indignation mais quand elle est mutique elle est contre-productive,” a-t-il ajouté aux prévenus, qui ont refusé de répondre aux questions du tribunal.
Le 23 septembre 2022, une vingtaine d’activistes, vêtus de blouses blanches pour certains, avaient durant près de deux heures interdit l’accès à un terminal de l’aéroport du Bourget, qu’ils avaient recouvert de peinture rouge. Quatre militants s’étaient perchés sur un auvent au-dessus du chemin d’accès au terminal, avec un compteur censé illustrer le nombre de tonnes de CO2 économisées par cette action de blocage, soit une tonne toutes les dix minutes.
Le rassemblement de soutien avant le procès des 12 activistes est en cours ! #stopjetprive #banprivatejets https://t.co/dnYDZTr2BM pic.twitter.com/Ea4IASgLBv
— Attac France (@attac_fr) August 31, 2023
C’est devant une salle d’audience comble, les bancs remplis de militants écologistes, que le procureur a requis jeudi 90 jours-amende à 15 euros, soit 1 350 euros, contre les douze prévenus, âgés de 20 à 35 ans.
“Ce que je vois, c’est notre génération, qui en juge une autre,” a déclaré Me Jérémie Boccara, un de leurs avocats, à l’attention du juge. “Cette génération qui a raison de se lever car c’est leur planète qui est en train de brûler: nous, on sera déjà morts”, a-t-il poursuivi.
Avant l’audience, une centaine de personnes se sont rassemblées dans le jardin faisant face au palais de justice de Bobigny en soutien aux prévenus. Devant un ruban signalétique délimitant ce qu’ils ont défini comme “zone de crime climatique”, des militants portant des masques aux effigies du président Emmanuel Macron, de Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique), d’Elon Musk (propriétaire de Tesla, Space X et du réseau social X) et de Bernard Arnault (patron du groupe de luxe LVMH) ont dansé autour d’un globe en papier mâché, lardé de trainées de peinture noire avec des avions miniatures.
Les militants ont ensuite incendié cette planète miniature, brandissant des banderoles “non aux jets privés”, “désarmons les criminels climatiques” ou “ne laissons pas les ultra-riches détruire la planète”.
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 14 septembre.
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