Ce jeudi, Philippe Doucet, ancien maire PS d’Argenteuil accusé de détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et favoritisme, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris. Deux ans d’emprisonnement avec sursis, 50 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité ont été requis contre lui.
Le ministère public a déploré les “petits arrangements entre amis” que le prévenu aurait conclus “au frais du contribuable et d’autres sociétés qui auraient pu bénéficier des offres de marchés publics“.
Les faits reprochés
Principal fait reproché à Philippe Doucet : avoir confié, à son arrivée à la mairie en 2008, la réalisation d’un nouvel hebdomadaire municipal “L’Argenteuillais” à la société d’un élu PS de son département, Alain Assouline, sans mise en concurrence, avec une facture totale, pour une cinquantaine de numéros, s’élevant à 206 025 euros.
“Ce qui est reproché,” a insisté le parquet, “c’est d’avoir personnellement choisi et favorisé une société dirigée par une connaissance personnelle, membre de la même fédération de parti politique, qui était personnellement intervenue dans la campagne électorale municipale“.
À la barre mercredi, Philippe Doucet avait mis en avant sa méconnaissance d’alors en matière de gestion d’une collectivité, lui qui n’avait été qu’élu de l’opposition. Il avait aussi plaidé la confiance en ses subalternes, affirmant que “tout ça à l’époque n’arrivait pas sur (son) bureau“.
Une ligne qui a nettement irrité le parquet : “La défense des cols blancs qui sont chefs, mais responsables de rien, ça ne marche pas” a tancé jeudi la procureure Claire Le Maner.
Des premières condamnations en mai et en juin
En amont de ce procès, Alain Assouline a été condamné, en juin, à 35 000 euros pour recel de favoritisme et recel de prise illégale d’intérêt, en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française.
Philippe Doucet est également accusé de détournements de fonds publics, en ayant renouvelé le contrat d’un proche collaborateur alors que celui-ci n’aurait plus fourni de travail pour la mairie. En mai, ledit collaborateur avait reconnu sa culpabilité, dans le cadre d’une même procédure en CRPC, et été condamné pour recel de détournement de fonds publics à 15 000 euros d’amende, dont 10 000 avec sursis.
Seul prévenu à être donc jugé dans ce dossier, Philippe Doucet a, en fin d’audience jeudi, déclaré être “soulagé d’avoir pu longuement s’expliquer” devant le tribunal. La décision a été mise en délibéré au 27 novembre.
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