Depuis mercredi, la ville des Lilas a inauguré la troisième édition de son festival du film féministe. Son fil conducteur: “les injonctions qui sont partout et qui parfois nous enferment“. Au programme, des films bien sûr, mais aussi des rencontres avec des autrices, des débats, des ateliers, et, nouveauté cette année une soirée écoute d’un podcast.
Avec un film en avant-première, Littel Girl Blue, de Mona Achache et une sortie nationale, Le consentement de Vanessa Filho qui adapte le livre-témoignage de Vanessa Springora, le festival du film féministe des Lilas revient cette année avec un programme riche.
“Notre objectif est de mettre en avant des réalisatrices, des actrices, des productrices et des autrices autour du cinéma. On sait qu’il y a moins de femmes visibilisées dans cette industrie“, explique Madeline Da Silva, adjointe au maire (PS) de la commune en charge de la lutte contre les inégalités et les violences sexistes et sexuelles. Mais, ce festival est surtout un support pour “alimenter une réflexion et finalement de créer de la pensée féministe autour de films ou de livres“, précise-t-elle.
“S’intéresser à tous les aspects du féminisme“
Pour cette troisième édition, le festival a choisi de questionner les injonctions liées au corps, à la sexualité ou encore à la virilité. Mais la programmation reflète aussi la volonté de couvrir le spectre entier du féminisme en s’adressant à tous les publics. “Depuis le début, notre fil conducteur est de s’intéresser à tous les aspects du féminisme, de l’éducation à l’égalité pour les plus jeunes à la question de l’égalité professionnelle ou des violences sexuelles et du féminicide. Les injonctions représentent typiquement ce cahier des charges : elles sont partout, dès la cour d’école avec, par exemple, des injonctions à la virilité entre garçons jusqu’à celles qui touchent davantage les adultes et qui, par exemple, qui vont empêcher une personne de sortir dans la rue de peur de se faire harceler“, souligne l’élue.
“Un évènement militant autour du cinéma“
Autour des projections et des rencontres avec les réalisatrices, le festival propose des débats comme une table-ronde organisée par le Collectif 50/50 sur la diversité dans l’industrie du cinéma “devant et derrière la caméra“. L’identification des injonctions est aussi abordée par le biais d’une rencontre littéraire avec Martin Page, Fiona Schmidt et Camille Aumont Carnel. Une soirée documentaire conçue par le magazine La Déferlante reviendra par ailleurs sur les luttes féministes. Nouveauté cette année, une soirée est dédiée ce jeudi soir, à la découverte en avant-première du travail d’une maitresse avec ses élèves sur l’éducation à la vie affective (C’est quoi l’amour maitresse? de Lolita Rivé et Victoire Tuaillon).
“Nous avons créé il y a trois ans ce festival comme un événement militant autour du cinéma porté par la municipalité”, défend Madeline Da Silva, rappelant les expériementations sur les toilettes mixtes, le réaménagement des usages de la cour de l’école Paul Langevin ou encore le congé menstruel pour les agentes de la ville, et, depuis le 3 octobre, l’installation d’un banc, place Pierre Brossolette, pour sensibiliser le public à l’endométriose.
Jusqu’à dimanche 15 octobre au théâtre du Garde-Chasse, 2, avenue Waldeck-Rousseau, aux Lilas
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