C’est une exposition inédite sur la rencontre entre l’œuvre de l’Espagnol Pablo Picasso et l’écriture de l’Américaine Gertrude Stein, au cœur de la première avant-garde artistique du XXe siècle, que propose le musée du Luxembourg de Paris jusqu’au 28 janvier 2024.
C’est “un regard décalé sur Picasso” dont 2023 célèbre le cinquantenaire de la mort, selon Cécile Debray, directrice du musée Picasso à Paris et commissaire de l’exposition avec l’historienne de l’art Assia Quesnel.
La rencontre entre Picasso et Gertrude Stein intervient physiquement à Paris en deux temps, en 1904 et 1905, à une époque où le jeune Espagnol, depuis peu en France, découvre l’œuvre de Cézanne et Matisse chez les Stein.
Cette famille américaine de rentiers bohème vient elle aussi de s’installer à Paris, à deux pas du musée du Luxembourg. Ils vont devenir les collectionneurs et mécènes les plus réputés de l’époque.
“C’est un véritable coup de foudre amical, au point que Picasso demande à réaliser le portrait de Gertrude Stein”, explique Cécile Debray. Cette rencontre, estime la spécialiste, va nourrir “la première avant-garde du XXe siècle, autour du cubisme, très importante pour la scène artistique américaine. Derrière elle, c’est toute l’histoire de la nouvelle école de New York et du MoMa où rentrent, en 1937, les Demoiselles d’Avignon” de Picasso.
Plus d’une centaine d’œuvres, allant de l’héritage de Paul Cézanne aux premiers moments du cubisme jusqu’aux expériences artistiques de la scène underground américaine et à des artistes contemporains, héritiers de cette avant-garde, composent cette proposition, très dense.
Des extraits de textes poétiques de l’écrivaine juive et homosexuelle qui deviendra l’une des plus grandes figures de la littérature américaine d’avant-garde du XXe siècle, de rares enregistrements sonores de sa voix ainsi que des vidéos de danse post-moderne, étayent l’ensemble.
Une série d’assemblages en carton “parmi les plus expérimentaux” de Picasso, provenant du fonds du musée éponyme parisien, font aussi partie des pépites exposées.
Une seconde partie de l’exposition retrace, à travers le parcours de l’écrivaine entre Paris et les États-Unis, des années 1950 à nos jours, les approches conceptuelles, performatives et critiques de l’art, de la poésie, de la musique et du théâtre américains.
Sont convoquées de grandes figures de l’art américain : John Cage, Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Merce Cunningham, Trisha Brown ou Andy Warhol…
À voir jusqu’au 28 janvier 2024 au Musée du Luxembourg (Paris 6)
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