20%, c’est le taux de chômage à Aubervilliers, avec des habitants sans emploi depuis parfois longue date. Pour accompagner ces personnes, la ville ouvre une structure municipale dédiée, baptisée “Mission Emploi”. Explications.
À Aubervilliers, commune de plus de 89 000 habitants, 10 480 sont demandeurs d’emploi, soit un taux de chômage des actifs de 15 – 64 ans qui dépasse les 20%. Parfois sans boulot depuis longue date, et hors radar des institutions censées les accompagner, ces personnes ne savent plus où s’adresser.
“Lorsque j’ai pris ma délégation, je ne pensais pas que c’est vers un élu que les gens viendrait directement s’adresser pour trouver un emploi“, témoigne Guillaume Godin, adjoint à la maire (UDI) d’Aubervilliers en charge notamment de l’insertion professionnelle. C’est dans ce contexte que la ville a décidé d’ouvrir une structure municipale dédiée.
“Accompagner 200 à 300 personnes”
Dès 10 heures ce vendredi, tout habitant pourra ainsi se rendre à la “Mission Emploi” et s’y inscrire. Quatre personnes seront présentes chaque jour de la semaine, sauf le jeudi, pour proposer un suivi personnalisé, promet la ville. “L’idée, c’est d’accompagner sur les fondamentaux de l’insertion professionnelle : la confiance en soi, le CV et le projet professionnel, les possibilités de formation“, résume Guillaume Godin.
“Nous ciblons tous ceux qui ne sont suivis nulle part, par exemple, parce qu’ils se disent que Pôle emploi n’est pas fait pour eux ou qu’ils sont réfractaires à ce type de structure. On souhaiterait dans un premier temps pouvoir accompagner 200 à 300 personnes“. La ville cible également les allocataires du RSA, en parallèle des agences locales d’insertion déjà mises en place par le conseil départemental.
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Garde d’enfant et travail sur l’image de soi
Au programme notamment : un accompagnement spécifique pour les femmes. Baptisé “Déterminées pour l’emploi”, un cycle d’ateliers est du reste déjà expérimenté dans la commune depuis avril. “Les femmes ne sont pratiquement pas visibles dans les rues d’Aubervilliers. Il faut savoir que notre ville compte un tiers de familles monoparentales, mais dans 82% des cas, c’est une femme qui est parent. On va donc s’intéresser aux freins spécifiques qu’elles rencontrent“, souligne Guillaume Godin.
À commencer par la question de la garde d’enfant : les participantes pourront bénéficier de places dans une des crèches de la ville pendant la durée de chaque séance d’ateliers. Dans un premier temps, le programme prévoit deux séances de deux heures par semaine, jusqu’au 6 décembre, consacrées à la confiance en soi. Deux photographes et une socio-esthéticiennes interviendront notamment pour travailler sur l’image de soi. Dans un second temps, les ateliers porteront sur la création du CV et l’entraînement aux entretiens d’embauche.
“Plus de 2 000 postes à pourvoir”
Avec cette Mission Emploi, la ville veut également “faire vivre le tissu économique de la ville” et faire correspondre plus finement les offres d’emploi des entreprises. “Il y a plus de 2 000 types de postes à pourvoir qui vont de l’agent de puériculture à l’architecte“, pointe l’élu.
Le projet a représenté un investissement de 144 000 euros en travaux et mobilier et devrait bénéficier d’une enveloppe de 140 000 euros par an pour son fonctionnement.
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