Son interprétation du “Love me, Please love me“, de Michel Polnareff a ému le jury et les téléspectateurs de la nouvelle saison de The Voice. À 23 ans, le Vitriot Valentin Caillon compte bien tout donner dans ce tremplin hyper médiatique, même s’il a longtemps hésité à y participer. Entretien.
Depuis son premier passage à la télévision le 25 février dernier, Valentin Caillon profite encore de l’anonymat. Installé dans une colocation du quartier de la gare de Vitry-sur-Seine, il mène ses projets personnels avec son home-studio (production, composition, arrangements,…) , donne des cours de théorie musicale et prépare le concours d’accès au conservatoire national. “Pour le moment, je n’ai pas eu d’interaction avec des inconnus dans la vraie vie. En revanche, j’ai reçu des messages sur les réseaux sociaux”, témoigne l’artiste, conscient que disposer d’une communauté de sympathisants est essentiel. “Il ne suffit pas d’avoir un beau projet artistique, il faut un public qui vous suit et vous soutient. C’est ce que je suis venu chercher avec The Voice. J’ai quelques semaines avant mon prochain passage pour fédérer et créer cette communauté”, se projette-t-il.
“Une part de moi n’était pas prête à assumer que faire de la musique pouvait être mon métier”
Le chanteur a pourtant longtemps hésité à candidater, optant d’abord pour des études classiques en s’inscrivant en médecine après son bac scientifique. “Une part de moi n’était pas prête à assumer que faire de la musique pouvait être mon métier, confie le chanteur. C’est en accompagnant un ami au casting qu’il a eu le déclic. “Je pense que j’avais aussi des préjugés sur la télévision et l’émission, analyse-t-il aussi, pour expliquer son hésitation. C’est une fois sur place que je me suis dit qu’il fallait que je tente, au risque d’avoir des regrets.“
Samedi 25 février, les téléspectateurs de l’émission l’ont enfin découvert, bouclettes blondes et lunettes, assis au piano. Impressionné mais concentré, il a su laisser libre cours à sa sensibilité et donné à voir son plaisir de chanter, communicatif, livrant une interprétation savoureuse du tube de Polnareff qui a emballé les quatre jurys. La veille du prime pourtant, il s’est fait une belle frayeur lors d’une chute à vélo. Bilan : une fracture au coude l’obligeant à porter une atèle et à prendre des anti-douleurs. “Mon corps était encore fatigué par cet accident stupide. Au départ, j’étais un peu impressionné par les caméras et puis, je me suis levé et j’ai tenté de bouger maladroitement, un peu comme Balou dans le Livre de la Jungle. J’étais un peu anxieux, et puis j’ai oublié la douleur, j’ai lâché prise. Heureusement, ma voix était là pour transmettre au jury mon énergie. J’ai pu envoyer du matos. Être grandiloquent.” Vocalement à l’aise, il a choisi ce titre (Love me, please love me) pour offrir un panorama de sa technique et de ses influences. “Faire se retourner les quatre coachs a ôté mes doutes“, reconnaît-il. Son choix, il l’a fait sans hésiter. Ce sera Zazie, il l’avait déjà exprimé avant même le premier prime.
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Du baroque à la pop
C’est dans un petit conservatoire des Yvelines que Valentin a appris la musique, avant de poursuivre au conservatoire de Vitry-sur-Seine en 2007, quand sa famille y déménage. Solfège, théorie, piano, chorale… la parcours classique de tout bon élève de conservatoire. “J’ai ensuite poursuivi ma formation musicale dans les conservatoires musicaux parisiens en me consacrant plus particulièrement au chant baroque. J’ai chanté dans des chorales, d’abord dans les chœurs puis comme soliste. Cela m’a forgé la voix Il faut la travailler comme un muscle“, explique-t-il.
Mais ce n’est pas la musique classique qui passionne Valentin Caillon. “J’adore les artistes pop qui touchent à la composition, l’arrangement, à l’écriture et à l’accompagnement. D’où mon admiration pour Michel Polnareff. J’apprécie aussi beaucoup le travail de Michel Legrand où, chez des artistes contemporains, celui de Billie Eilish ou Stromae. Ce sont des gens qui ont puisé dans la musique classique pour en faire des condensés de musiques actuelles, et qui travaillent aussi beaucoup sur l’écriture des paroles. Tout cela m’intéresse énormément et j’y travaille.”
Faire de la musique son métier : un rêve familial
Si le jeune étudiant en médecine ne franchit pas la première année à Descartes, il est en revanche admis au conservatoire à rayonnement régional de Paris dans le cursus musique actuelle amplifiée. De quoi le conforter dans ses choix. Cette formation d’une vingtaine d’heures par semaine lui permet rapidement de se lancer dans la production musicale à son compte et de commencer à gagner de l’argent. Un motif de fierté pour cet enfant de musiciens, qui a plusieurs fois chanté dans le quartet de jazz de son père. “La musique a toujours accompagné mon quotidien. Mon père est contrebassiste, et, avec ma mère, ils ont quitté Vitry-sur-Seine pour s’installer dans la Sarthe où ils ont créé un studio de musique. Mon grand-père aussi était pianiste. Ma famille a été très accompagnante. Plusieurs générations qui me précèdent n’ont pas pu faire de la musique leur métier. Moi, j’ai cette belle opportunité”, insiste l’artiste, reconnaissant.
Après un eau démarrage lors du tout premier prime 2023, le prochain passage de Valentin Caillon dans The Voice est prévu début avril. Cette fois, se jouera l’épreuve des battles, contre les autres artistes en lice. A suivre.
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