Le fonds Axa Investment Managers (AXA IM) a annoncé ce lundi racheter à l’opérateur Nexity ses 12 hectares de foncier entre Bry-sur-Marne et Villiers-sur-Marne, qui accueillent notamment les mythiques studios de Bry. Et cette fois, l’objectif n’est plus de construire des logements, mais bien de faire du cinéma !
Merveilleusement situé à proximité du futur métro périphérique Grand Paris Express, cette réserve foncière a longtemps aiguisé les appétits des foncières pour y construire du logement. Héritage de l’ORTF, via la création de la SFP (Société française de production) en 1980, les Studios de Bry avaient été repris par Euromedia Group en 2001 puis revendus à un investisseur en 2014, avec une clause de non concurrence empêchant la poursuite d’activités liées à la production cinématographique au-delà de la période d’exploitation prévue dans le bail afin de ne pas faire de concurrence avec d’autres studios d’Euro Media, notamment au sein du pôle cinéma de Saint Denis.
La tentation de construire des logements
Un arrêt de mort des studios contre lequel les professionnels du cinéma se sont rebellés avec énergie, défendant l’espace incroyable offert par cet emplacement pour y réaliser les décors sur place, avec le soutien des élus locaux. Après moult discussions entre promoteur, opérateurs, élus, la clause de concurrence avait toutefois sauté et l’exploitation avait été confiée à Transpalux. Le propriétaire, conscient qu’il ne pourrait construire des logements sur place, avait ensuite revendu à Nexity, en 2017.
De quoi susciter de nouveau l’inquiétude alors que la foncière est assez connue pour sa promotion de logements. D’autant que, bien que l’exploitation ait repris, le site de Bry nécessite de lourds travaux de dépollution et rénovation. Durant plusieurs années, l’inquiétude a donc continué de peser quant à une conversion, au moins partielle, du site en logements. Alors que la ligne 15 sud du Grand Paris Express doit être mise en service en 2025, le timing restait parfait pour étendre la ville.
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Du côté des professionnels du cinéma comme des élus, la détermination à maintenir les studios et à créer un pôle image est toutefois restée intacte. L’intercommunalité Paris Est Marne et Bois a notamment financé une mission de préfiguration du pôle images et son, menée par Stephan Bender, et mis en relation le nouvel investisseur et Nexity.
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Depuis, le contexte a changé, y compris au niveau national, avec la prise de conscience de l’atout cinéma français, sérieusement challengé par les autres pays qui ont investi dans de beaux studios avec en prime des tax shelter incitatives sur le plan financier. Dans le cadre du plan de relance, 350 millions d’euros ont ainsi été budgétés pour relancer l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel, notamment en développant les studios. Pour l’heure, le montant des enveloppes n’a pas encore été négocié au cas par cas, mais les lauréats, labellisés Grande fabrique de l’image, ont été annoncés lors du festival de Cannes. Et le Val-de-Marne a été bien servi avec trois institutions retenues : l’Ina (Institut national des archives), l’école de cinéma d’animation Méliès d’Orly et les Studios de Bry. Pour ces derniers, ce soutien devrait permettre de remettre les studios aux normes mais aussi d’en doubler la surface. La mission du cinéma est donc confortée.
La destinée logements, elle, s’est de nouveau éloignée. Dans ce contexte, l’investisseur a changé. Ce lundi 5 juin, Axa a confirmé la transaction sans préciser de montant. Selon les indiscrétions du Financial Times toutefois, le deal s’est conclu à 150 millions d’euros. Une somme qui reste raisonnable pour le fonds qui gère 185 milliards d’euros d’actif.
Les studios seront exploités par Guillaume de Menthon, ancien président de Telfrance, indique Axa.
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