Immobilier | Paris | 18/01/2023
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Bras de fer : Paris ne vendra pas le Parc des princes au Paris Saint-Germain

Bras de fer : Paris ne vendra pas le Parc des princes au Paris Saint-Germain © WCC Zakarie Fabrice

Départ fracassant ? Agrandissement ? Tout nouveau stade ? L’avenir du Parc des Princes fait l’objet d’une âpre bataille entre le Paris Saint-Germain et la mairie de Paris, qui a définitivement fermé la porte à une vente du stade au club détenu par le Qatar.

Le club parisien, dont les rencontres se jouent systématiquement à guichets fermés, veut voir plus grand que les actuelles 48 000 places du stade, mais n’est pas prêt à investir à fonds perdus.

Un chantier à 500 millions d’euros

Depuis son rachat par le fonds qatari QSI, il entend rivaliser avec les tout meilleurs clubs européens, majoritairement propriétaires de leur stade et qui jouent devant au moins 60 000 spectateurs. Mais pour cela, il lui faudra investir énormément d’argent. De premiers travaux achevés en 2016, qui ont permis d’installer de lucratives loges VIP, avaient déjà coûté 85 millions d’euros. Mais pour rénover complètement et agrandir le stade, le chantier coûterait plutôt 500 millions d’euros, estime le club, qui n’est pas prêt à les engager si le stade ne lui appartient pas.

Car les travaux seraient ardus et coûteux, le Parc recouvrant en partie le boulevard périphérique. Impossible, donc, de creuser trop en profondeur. Pour gagner en capacité, il faudrait incliner davantage les tribunes, ce qui permettrait d’approcher une capacité de 60 000 places… mais difficilement davantage.

Paris propose un bail de longue durée

“Le Parc des Princes n’est pas à vendre”, a tranché Anne Hidalgo dans une interview au Parisien samedi. C’est “un patrimoine exceptionnel des Parisiens”, a assuré la maire, qui n’avait jusque-là pas fermé la porte à une cession. Mais les prix proposés de part et d’autres étaient très éloignés : 40 millions d’euros pour le club, 350 millions pour la mairie, selon le premier adjoint Emmanuel Grégoire. Il a estimé mardi qu’une convention d’occupation du domaine public, sorte de bail de très longue durée, serait la meilleure solution, en donnant “des droits de quasi-propriétaire” au PSG.

L’actuel contrat, négocié en même temps que les derniers travaux, lie jusqu’en 2043 la ville et le club, qui s’acquitte d’une redevance avoisinant les 2 millions d’euros annuels – bien moins, par exemple, qu’à Marseille, selon Emmanuel Grégoire. Les travaux du stade pourraient ainsi être amortis en concluant un nouvel accord de très longue durée, dit-il.

Déménager à Saint-Denis ou Joinville-le-Pont ?

Si le PSG se résout à déménager, le Stade de France de Saint-Denis, plus grande enceinte du pays avec plus de 80 000 places, tiendrait la corde, à première vue. Mais il faudrait trouver une solution pour les nombreuses manifestations culturelles, tout comme pour les équipes de France de foot et de rugby, qui y jouent l’essentiel de leurs rencontres à domicile. Et le club devrait là aussi négocier un rachat, cette fois avec l’Etat qui en est le propriétaire… et trouver un moyen de casser son bail avec la mairie de Paris. Bref, l’hypothèse semble un peu compliquée. Pas évident, en outre, que l’Etat veuille vendre cette arène au Qatar.

Autre plan B : un nouveau stade ? Mais où ? Le club envisage plusieurs hypothèses, dont l’hippodrome de Saint-Cloud à l’ouest de Paris. Plusieurs élus de banlieue y sont également allés de leurs propositions, plus ou moins farfelues. Le député (Renaissance) Karl Olive, fan du PSG, a publié sur Twitter un montage photo de nouveau stade ultra-moderne, semblant suggérer de l’accueillir dans sa ville de Poissy où le PSG va ouvrir un centre d’entraînement.

Le maire de Joinville-le-Pont, Olivier Dosne, a lui proposé de le construire… dans le bois de Vincennes. “On ne construit pas sur un espace naturel, qui plus est à l’heure du dérèglement climatique”, a coupé court, dans un tweet, l’adjoint parisien aux espaces verts, Christophe Najdovski.

Et pour de tels projets, “dans le meilleur des cas, il faut 15 ans”, a rétorqué Emmanuel Grégoire, soulignant qu’“aucun lieu n’offre une réserve foncière disponible avec une desserte de transports en commun”.

Les supporters ne veulent pas déménager

Les ultras parisiens, eux, restent farouchement opposés à un déménagement. “Nous nous battrons de toutes nos forces pour que le PSG reste au Parc”, a promis début décembre le Collectif Ultras Paris (CUP) dans un communiqué. Ils se sont dits partisans d’un agrandissement de leur enceinte, qui permettrait en outre de rendre les billets moins chers.

par Adrien VICENTE

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