Cantines : Choisy-le-Roi quitte le Siresco pour Elior, en attendant sa cuisine centrale

Le 20 février, au retour des vacances d’hiver, les écoliers et les séniors de la ville ont mangé les premiers repas fournis par le nouveau prestataire. Ceux-ci sont fournis au quotidien en liaison froide depuis la cuisine centrale située à Fresnes, laquelle est dotée d’une légumerie pour travailler les produits bruts, et d’une pâtisserie. Elle revendique une politique d’achat en denrées labellisées, responsables, en circuit court, mais pas 100% bio, indique la commune. Le contrat prévoit également 200 recettes végétariennes “maison”, le déploiement progressif de bacs en inox jusqu’en janvier 2024, des animations avec un diététicien, une application mobile pour être informé des menus, et englobe aussi les aménagements de locaux avec du mobilier modulable. Le contrat est valable un an, renouvelable trois fois. “Nous ne voulions pas nous contraindre sur une longue période. L’essentiel pour nous est de proposer des repas de meilleure qualité sans augmentation pour les familles. Pour la commune, c’est légèrement plus cher mais le Siresco avait tellement augmenté ses tarifs dernièrement que nous sommes presque à coût égal”, défend-on au cabinet du maire, Tonino Panetta.

Dans le même temps, les alternatives carnées au porc, les jours où cette viande est au menu, ont disparu. À la place, il y a en revanche chaque jour une alternative végétarienne. Un changement qui n’a pas été très bien compris lorsque la mairie a envoyé des courriers aux parents d’élèves qui mangent de la viande, mais de pas de porc, pour leur demander s’ils souhaitaient des repas avec ou sans viande. “J’ai été poser la question directement en mairie où l’on m’a dit d’ajouter sans porc”, explique un parent d’élève choisyen. En mairie, on indique qu’une campagne d’appels téléphoniques est en cours pour réparer l’erreur. “Nous n’avons peut-être pas été suffisamment clairs auprès des parents. Ils doivent indiquer si les enfants ne mangent pas de viande ou s’ils ont un régime sans porc. Ainsi, les jours où il y aura du porc, ils auront un repas de substitution protéiné et qualitatif, comme les sans viande.”

Quid de la cuisine centrale ?

Dans l’opposition, on goûte peu ce changement et les élus communistes ont commencé à tracter devant les écoles ce lundi, contre le nouveau contrat de prestation. “Lors des élections, le maire et son premier adjoint (ndlr, Ali Id Elouali, EELV) s’étaient engagés à retirer la ville du Siresco mais la sortie de ce service public avait des objectifs précis, comme la composition à 100% bio des repas au terme du premier mandat et la réactivation de la cuisine centrale. C’est tout le contraire qui vient d’être décidé par la majorité municipale, en catimini et sans débat public dans la ville, notre restauration collective vient d’être privatisée. C’est un scandale démocratique”, dénonce le PCF local. Ses élus craignent que le recours au contrat d’un an avec Elior, annoncé comme une option provisoire, devienne définitif. “Au départ, Panetta et Id Elouali ont annoncé qu’ils recouraient au privé comme transitoire mais ils expliquent désormais qu’ils n’ont pas de terrain pour construire une nouvelle cuisine.”

“Nous avions prévu dans notre programme de rouvrir notre cuisine centrale, ce qui s’avère impossible, car le Siresco ne l’a pas mise aux nouvelles normes et, depuis les travaux du tramway, les eaux usées ne s’évacuent plus et leur refoulement inonde les locaux. Nous n’imaginions pas être confrontés à ces désagréments qui rendent impossible la réouverture. Nous sommes contraints de chercher un terrain pour construire une nouvelle cuisine et d’en trouver les financements“, s’en est expliqué le maire dans le magazine municipal. Ali Id Elouali, le premier adjoint, s’agace pour sa part des critiques de ses anciens partenaires de la majorité passée. “L’entrée dans le Siresco n’a pas fait l’objet d’une délibération en conseil municipal. C’était un 49.3. Un hold-up démocratique. La cuisine centrale, c’est eux qui l’ont enterrée. Moi je milite pour étudier la faisabilité technique d’une cuisine centrale.Si je conviens qu’il y a eu des petits loupés, le début du contrat avec le Siresco a été marqué par l’épisode des lasagnes !”