Environnement | | 23/02/2023
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Une station de dépollution des eaux pluviales pour plonger dans la Marne avant les JO

Une station de dépollution des eaux pluviales pour plonger dans la Marne avant les JO

Dépolluer les pluviales qui se jettent dans la Marne en amont de la Seine, tel sera l’objet de cette station qui entrera en service au printemps 2024. En septembre 2021, un an après le lancement des travaux, le chantier accusait plusieurs mois de retard en raison du confinement et de la découverte de cuves sur cette ancienne friche d’Air Liquide à Champigny-sur-Marne. Mais les compagnons ont rattrapé le retard.

C’est une satisfaction de pouvoir réceptionner l’ouvrage au printemps parce que nous allons pouvoir le tester avant sa mise en service et être prêts pour le grand rendez-vous des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris à l’été 2024″, se réjouit Sheila Aboulouard, directrice adjointe de la DSEA (direction des services de l’environnement et de l’assainissement) en charge de l’exploitation.

Désormais, les travaux de gros œuvre de cette station de dépollution des eaux pluviales (SDEP) de Champigny-sur-Marne s’achèvent. Les bassins sont prêts et les tunneliers ont creusé les accès vers les différentes prises d’eau. L’installation entrera en service au printemps 2024, avant les JO, et évitera de rejeter dans la Marne, puis la Seine, des eaux pluviales polluées.

Une impressionnante dalle de 35 mètres de diamètre couvre en partie le bassin de forme bilobe qui abrite la station de dépollution et un bassin de stockage. Cette boîte achevée, les équipements de régulation et de traitement vont prendre place, comme les pompes, les filtres UV ou les grilles filtrant les déchets en suspensions et embâcles. Certains éléments sont déjà présents comme les décanteurs lamellaires, des rangées d’obstacles inclinées et parallèles freinant le débit des eaux de pluie et accrochant les particules impropres sous l’effet de la pesanteur. Au terme de ces opérations de décantation, 99,9% des bactéries seront éliminées et les eaux rejoindront la Marne.

Les équipes doivent désormais coiffer la dalle d’un bâtiment de 840 mètres carrés pour protéger le site, assurer sa maintenance et accueillir les agents lors de missions ponctuelles. “Le site, comme la plupart de nos ouvrages d’assainissement, sera télépiloté. En principe, il n’y aura personne ici mais on peut imaginer que sur des épisodes orageux intenses, une équipe soit sollicitée pour intervenir. Ils pourront également réaliser des opérations de maintenance comme le nettoyage des grilles”, explique Thierry Michel, responsable de la conception travaux à la direction de l’assainissement du département du Val-de-Marne.

Enfin le retour à la baignade

La station, reliée à des prises d’eau Rue de la Plage, de l’autre côté du chemin de fer et sur la place du Marché, stockera jusqu’à 8 000 mètres cubes d’eau (l’équivalent de trois piscines olympiques) et traitera 700 litres seconde. Un chantier à 45,6 millions d’euros financés par le syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne, le SIAAP (20 millions d’euros), le département et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (2,15 millions d’euros).

En parallèle des travaux opérés pour bien séparer les eaux de pluie et des eaux usées, ce traitement des eaux pluviales permettra le retour de la baignade en Marne, comme c’était le cas jusqu’aux années 1970. “C’est grâce à ces efforts que nous aurons deux épreuves des Jeux Olympiques dans la Seine à Paris et que nous aurons des plages en héritage de ces olympiades“, s’est félicitée la ministre des Sports, Amélie Oudea-Castera, venue ce mercredi fêter la première pierre du bâtiment extérieur. A Champigny, la plage est déjà prête.

Lire : A Champigny-sur-Marne, retour de la plage et avant-goût de la vraie baignade

Retour de la biodiversité

Au-delà de la baignade, la dépollution des eaux constitue surtout un enjeu environnemental. “Dans les années 1990, il n’y avait plus que trois espèces de poissons dans la Seine et la Marne, aujourd’hui, les derniers recensements montrent qu’une trentaine de poissons différents vivent dans les deux fleuves“, a rappelé François-Marie Didier, président du Siaap. “Certes, nous avons des niveaux de pollution moins importants que dans les années 1970 mais les temps ont changé et il est normal que les exigences en matière de qualité de l’eau de baignade soient plus élevées. Nous ne pourrons pas garantir cette qualité si nous ne nous assurons pas que les branchements des réseaux sont conformes”, a insisté pour sa part Olivier Capitanio, président du conseil départemental du Val-de-Marne, alors que la course contre la montre se poursuit concernant la séparation des réseaux.

Lire : Conformité des réseaux d’eau chez les particuliers : un enjeu vital pour la Marne

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