Environnement | | 07/09/2023
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Champigny-sur-Marne : l’abattage d’une centaine de platanes fait débat

Champigny-sur-Marne : l’abattage d’une centaine de platanes fait débat

108 platanes ombragent actuellement la rue Charles Infroit à Champigny-sur-Marne, qui vont devoir être abattus après un diagnostic phytosanitaire de l’Office national des forêts. Un crève-cœur qui suscite la polémique. Contexte.

Près de 6 000 personnes ont déjà signé la pétition lancée fin août par une habitante de la rue Charles Infroit, à Champigny-sur-Marne. En jeu : une centaine de platanes qui donnent de l’allure, et surtout de l’ombre bienvenue les jours de chaleur, à cette avenue qui longe le parc du Tremblay.

Des platanes majestueux qui vont toutefois être remplacés par de nouveaux arbres, suite à un bilan phytosanitaire qui a révélé que 40 d’entre eux étaient malades, rongés de l’intérieur par un champignon, dont 14 à un stade très avancé. Un diagnostic réalisé par l’Office national des forêts (ONF) à l’occasion de gros travaux pour relier cette longue artère de 900 mètres au réseau d’assainissement.

“Ma première réaction a été de refuser d’abattre ces arbres alors que notre objectif est, au contraire, d’augmenter leur nombre en ville dans le cadre de notre plan 2 000 arbres, dont 400 ont déjà été plantés, commente Laurent Jeanne, maire Libres de la commune. Mais les conclusions du bilan phytosanitaire sont sans appel. Même si cela ne se voit pas de l’extérieur, le tronc est complètement mangé de l’intérieur. Les arbres les plus touchés menacent de tomber et constituent un danger pour les populations.” 40 platanes vont donc devoir être abattus rapidement, certains l’ont déjà été. Les autres sont en sursis.

Intérieur d’un platane abattu, rue Charles Infroit

Nouvelles essences pour remplacer

En contrepartie, la ville a proposé aux riverains de les remplacer par 120 arbres de six essences différentes. Un panachage désormais recommandé dans le cadre des arbres d’alignement, pour limiter les contaminations en série. En parallèle, la rue doit être réaménagée, comme prévu initialement, avec des noues paysagères et des pavés enherbés pour mieux absorber l’eau dans le sol lors des gros orages.

Dans la rue Infroit, cet abattage d’arbres déjà matures, qui offrent une ombre généreuse, ne fait toutefois pas l’unanimité et un collectif de quelques riverains s’est constitué pour contester, pétition à l’appui, soutenue et relayée par le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA).

Bilan complet et autorisation préfectorale exigés

Ces riverains exigent le détail du bilan phytosanitaire, arbre par arbre, ainsi que l’autorisation de la préfète en bonne et due forme (obligatoire avant de couper des arbres d’alignement, hors risques phytosanitaires). Ces arbres “nous ombragent, procurent un bilan carbone au top, nous donnent le chant des oiseaux”, plaide leur pétition. “Ils font le charme de la rue depuis toujours et nous rendent heureux.”

Conseillère régionale écologiste, Annie Lahmer a également porté leur voix en écrivant au maire pour exiger “la publication de l’entièreté des documents administratifs” afférents à l’état de santé des platanes. “Ce sont de “véritables climatiseurs naturels”, insiste l’élue pour qui la compensation ne “saurait suffir”, “car il faut plusieurs décennies” pour que les nouveaux arbres atteignent leur maturité et absorbent autant de carbone. La conseillère régionale exige par ailleurs l’autorisation préfectorale, se référant au code de l’environnement. “Nous ne contestons pas le fait que des arbres soient malades mais souhaitons disposer des documents qui prouvent, arbre par arbre, qu’un abattage est justifié. Car aucune compensation ne remplace un vieil arbre”, insiste l’élue écologiste.

De son côté, le maire et conseiller régional rappelle qu’un premier rapport, établi il y a cinq ans, avait déjà révélé que les platanes étaient malades. “Le rapport de l’ONF n’a fait que constater la dégradation”, insiste l’élu, indiquant par ailleurs que les 28 premières pages déjà détaillés du rapport avaient bien été publiées, mais qu’il n’avait pas encore reçu les annexes par arbre. L’élu donne également l’exemple de la rue Gorki, où les arbres ont été remplacés par des acacias il y a quelques années, lesquels produisent désormais une ombre importante.

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