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Economie circulaire | | 15/11/2023
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Fabriqué en Val-de-Marne : chez Maximum, rien ne se crée, tout se transforme

Fabriqué en Val-de-Marne : chez Maximum, rien ne se crée, tout se transforme © CD

Créée à Ivry-sur-Seine en 2015, Maximum fabrique du mobilier à partir de chutes industrielles ou de mobilier usagé. Véritable startup de l’économie circulaire, la PMI a rodé plusieurs séries, des sièges en chutes de plastique aux canapés en barrières de police. Désormais, l’entreprise, qui fait partie des premiers ambassadeurs du fabriqué en Val-de-Marne identifiés par la CCI, s’attaque aux billets de banque et au recyclage du textile. Reportage.

Ancrée dans l’économie circulaire, dont l’un des principes est de créer de la valeur sans extraire plus de matière, en recyclant ou surcyclant ce qui est déjà produit, Maximum a la particularité d’avoir immédiatement pensé sa production, et donc son approvisionnement, en série. Les trois vingtenaires à l’initiative de l’entreprise en ont rodé les principes d’emblée. D’abord, des gisements récurrents de produits à récupérer, chez des industriels qui ont des chutes ou des organismes de récupération, pour fabriquer des produits standardisés à des tarifs abordables. Ensuite, un processus de fabrication qui s’appuie au maximum sur la valeur ajoutée initiale des produits pour faire du surcyclage plus que du recyclage. Enfin, pour les trois associés, dont deux sortent de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, un investissement sur le design des produits, pour penser l’apparence et l’ergonomie au-delà du seul principe de récupération. Des principes qui se déclinent désormais à différents niveaux de la chaîne de valeurs, de la production de matériaux pour concevoir des objets à la fabrication de mobiliers standardisés en passant par du conseil en aménagement.

Lire notre précédent article : Val-de-Marne circulaire : comment Maximum réussit l’upcycling en série à Ivry-sur-Seine

Fabrication en série

Ce lundi matin, dans la manufacture en briques rouges d’Ivry-sur-Seine, une salariée s’attelle à fabriquer des sièges à partir de billes de plastique. Des grands sacs de billes, bien classés par couleur, permettent de composer la teinte de son choix en fonction du mélange introduit dans l’extrudeuse. Le plastique sort sous forme de pâte et vient entourer le moule. “En mélangeant les différentes couleurs, nous pouvons produire 1 000 chaises de la même couleur”, explique Armand Bernoud (photo de une), président de Maximum. Un exemple de la standardisation du processus. Tarif : 250 euros la chaise.

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Non, ce ne sont pas des cierges ! Mais, des échantillons des différentes couleurs de plastique réalisables en mélangeant la poudre de plastique récupérée.

Nous avons une capacité de production de 56 chaises par jour, à partir de deux machines.” En dix minutes ce lundi, le siège, de couleur verte, a été entièrement moulé, sous l’œil attentif d’une délégation de visiteurs de la CCI du Val-de-Marne et d’un élu de la ville.

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Processus de fabrication des sièges de la série Gravêne, à partir de poudre de plastique de récupération, déposée sur un moule grâce à une extrudeuse.

Un des premiers ambassadeurs du Fabriqué en Val-de-Marne

La Chambre de commerce, qui lance son label Fabriqué en Val-de-Marne, s’apprête à dévoiler ses premiers ambassadeurs le 21 novembre prochain. Et Maximum fera partie des 25 premiers signataires, aux côtés de fleurons historiques ou startup du Val-de-Marne comme ses voisins d’Ivry-sur-Seine, Interstellar et Hoa Nam, mais aussi Septodont à Saint-Maur-des-Fossés, Sofrapack, Calyxia et Signaletik à Bonneuil-sur-Marne, Giffard à Orly, Festo à Bry-sur-Marne, Arhas et La Fenêtrière à Champigny-sur-Marne ou encore Starkey à Créteil. L’objectif : valoriser ce savoir-faire avec des entrepreneurs engagés dans la production locale, qui s’inscrivent également dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale. Cette dynamique du Fabriqué en Val-de-Marne se déclinera ensuite en événements, avec notamment un salon BtoB, “Effervescence”, en 2024. Localement, elle est portée en partenariat avec les trois intercommunalités du département, la Drieets, des organisations patronales et quelques grandes entreprises mécènes.

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Présentation de l’entreprise à une délégation de la CCI Val-de-Marne

Quand on s’assoit sur les billets de banque !

Dans l’usine, où différentes lignes de production se succèdent pour fabriquer des canapés avec des barrières de police Vauban ici, des bureaux à partir de portes standard là, et d’autres mobiliers, une nouvelle ligne s’apprête à développer ses séries, à partir de billets de banque. La Banque de France, en effet, doit broyer pas moins de 50 tonnes de billets par an ! Composés de fibre de coton et d’un vernis protecteur, ces billets hors circuit étaient jusqu’à présent brûlés. Mais pour Maximum, cette matière ultra-résistante est parfaite pour recomposer des matériaux, en thermo-compressant ces confettis. “Nous allons créer des tables, des chaises, des tabourets, et avons déjà des commandes pour des terrasses près de la grande bibliothèque, dans le 13ᵉ arrondissement”, indique Armand Bernoud.

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Le nouveau matériau laisse encore deviner le montant des billets broyés pour le concevoir

Il sera donc prochainement possible de s’assoir sur les billets, moyennant 4 kg de petites coupures pour fabriquer le siège. Sachant qu’un billet de banque pèse en moyenne 0,8 g (le poids d’un billet de 20 euros), cela fait tout de même 5 000 billets sous le séant, une somme !

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Gérard Delmas, président de la CCI du Val-de-Marne, tient une planche réalisée en billets de banque.

Recyclage de textile

L’autre grand projet de Maximum, pour l’heure dans les starting-blocks, consiste à créer un nouveau matériau, le Tissium, à partir de textile et de poudre de peinture époxy. Un projet industriel, mais aussi urbain, car il sera déployé dans l’ancienne halle Sagep qui abritait les pompes de relevage de l’usine des eaux, en parallèle d’autres activités.

Sur ce sujet, lire : Recylage du textile, restaurants, événementiel : la métamorphose des halles Sagep à Ivry-sur-Seine

Voir aussi les articles de notre série sur l’économie circulaire
Val-de-Marne circulaire # 1 : un enjeu environnemental et économique stratégique
Val-de-Marne circulaire # 2 : Réparer, réemployer, recycler, surcycler… petit tour de l’économie circulaire en Val-de-Marne
Val-de-Marne circulaire #3 : Louer au lieu de vendre : comment la startup Viluso a changé de modèle
Val-de-Marne circulaire #4 : Ambiance Lumière à Alfortville : une PMI à rebours de l’obsolescence programmée
Val-de-Marne circulaire #5 : le vrac n’est pas mort
Val-de-Marne circulaire # 6 : comment Maximum réussit l’upcycling en série à Ivry-sur-Seine
Val-de-Marne circulaire #7 : Économie circulaire en Val-de-Marne : quel modèle économique ? Quel foncier ?
Val-de-Marne circulaire #8 : Économie circulaire en Val-de-Marne : le défi de la déconstruction-reconstruction
Val-de-Marne circulaire #9 : Ta Tiny House invente la maison mobile low-tech
Val-de-Marne circulaire #10 : quel rôle pour les collectivités locales ?
Val-de-Marne circulaire #11  : verdir la culture en maintenant le rêve
Val-de-Marne circulaire #12 : Oser l’économie circulaire ? Retours d’expérience en Val-de-Marne et mode d’emploi
Val-de-Marne circulaire #13 : Financer l’économie circulaire en Val-de-Marne : un cocktail de solutions

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