Rentrée éprouvante au collège Jules Vallès de Choisy-le-Roi, entre la coupure d’eau pour problème de tuyauterie et les fenêtres condamnées malgré un pic de chaleur. Après avoir exercé leur droit d’alerte quatre jours, les enseignants ont repris le travail mais demandent des comptes.
“Qu’est-ce que l’on a bu exactement ?” La question taraude de nombreux enseignants. Les deux premiers jours de cours, ils se sont désaltérés avec l’eau douteuse du robinet de la salle des profs. “L’eau est directement raccordée à la machine à café et puis les gourdes que nous remplissons sont opaques. Nous nous sommes rendu compte un peu tard de cette couleur noire“, relate un témoin. Une intervention d’urgence a été réalisée le 6 septembre mais par mesure de sécurité, toute l’alimentation en eau de l’établissement a été coupée. “Pas moyen de se laver les mains aux toilettes ou de faire un peu de cuisine à la cantine. Et les élèves mangent des conserves“, déplore une responsable de la FCPE locale. Le conseil départemental du Val-de-Marne, propriétaire des lieux, a livré des bouteilles d’eau. Mais enseignants et parents d’élèves réclament une citerne ou des bonbonnes.
La communauté éducative pointe également d’autres problèmes techniques. Après un accident du travail provoqué par la chute brutale d’une fenêtre l’hiver dernier, les plus vétustes ont été changées mais ne peuvent plus s’ouvrir complètement, “en raison des du caisson des vieux stores”, expliquent une enseignante. “Les vieilles fenêtres ont été vissées en attendant leur remplacement et avec la vague de chaleur de début septembre, il était difficile voire impossible de ventiler les salles de classe.“
Un droit de retrait pour obtenir des engagements écrits
C’est dans ce contexte qu’une vingtaine d’enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait. “Cette situation d’urgence est très compliqué pour tout le personnel“, fustige la FCPE locale dans un communiqué.
Depuis, la Formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT ex-CHSCT) s’est réunie avec la direction académique, la chefferie du collège et les élus du personnel. “Nous avons eu des promesses orales qu’il y aurait des analyses de l’eau puis des travaux et que les fenêtres du bâtiment où l’accident avait eu lieu seraient changées”, relate l’enseignante, également élue syndicale. Les vieux stores, eux, devraient être remplacés par des volets électriques. Mais en attendant, les fenêtres resteront vissées.
Dans l’attente d’un écrit du conseil départemental, les enseignants ont toutefois maintenu leur droit de retrait au début de la deuxième semaine de classe, ne reprenant les cours qu’après réception d’un courrier ce mercredi. “Les promesses sont réitérées par écrit mais les délais restent flous. On nous parle d’une résolution d’ici à quelques semaines. Quoi qu’il en soit, nous resterons attentifs et nous voulons avoir une mesure de la qualité de l’air dans nos salles de classe parce qu’elles ne sont pas ventilées”, insiste la déléguée syndicale. En mars 2021, le collège Jules-Vallès a été fermé sur décision de la préfecture après une vague de contamination de Covid-19.
L’exécutif départemental dénonce “des années de sous-investissement”
De son côté, le conseil départemental indique que le collège Jules Vallès fait partie des établissements identifiés comme “prioritaires”. “Les dysfonctionnements rappellent le retard pris par la collectivité départementale, suite à des années de sous-investissement, dans la mise en œuvre de travaux nécessaires au bon fonctionnement de ses collèges“, dénonce-t-on au cabinet de la présidence.
Concernant le problème d’eau courante, la collectivité signale le remplacement du tronçon endommagé le mercredi 6 septembre et la publication le 20 septembre prochain des analyses. D’ici-là, la distribution de bouteilles et la livraison de repas se poursuivront. Concernant les fenêtres, le département annonce leur remplacement partiel par l’utilisation d’une ligne budgétaire d’urgence de 340 000 euros qui précède le changement progressif des fenêtres restantes. “La pose des stores va démarrer en novembre”, précise-t-on“. Le cabinet signale par ailleurs la finalisation prochaine d’une étude préalable à la rénovation énergétique (façade, chauffage, ventilation) des parties anciennes du collège pour un montant de 6,2 millions d’euros. “C’est programmé, un appel à candidature doit être lancé d’ici à la fin de l’année.”
Bien sûr que l’ancien exécutif PCF a une responsabilité dans la déshérence du collège mais aux dernières nouvelles ce n’est pas lui qui a payé une entreprise cet été pour visser les fenêtres des salles de cours…
Ce collège fait l’objet d’une relégation effarante puisque le département, comme la mairie de Choisy-le-Roi, se désintéressent totalement de la situation de ces 800 jeunes et de leurs enseignants, tout comme ils se désintéressent de la situation écologique problématique provoquée par cette possible pollution aux hydrocarbures.
Les parents d’élève sauront s’en souvenir le moment venu.
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