Plus vite, plus haut, plus fort. Telle est la devise lancée en 1891 par le père dominicain Henri Didon, proviseur d’un collège d’Arcueil, et grand ami de Pierre de Coubertin. Les JO l’ont fait sienne à Athènes, en 1896. Un clin d’œil local rappelé dans ses vœux par l’évêque de Créteil, Dominique Blanchet, ce mercredi 20 décembre. Un point de départ aussi, pour vivre pleinement ces Jeux dans le diocèse.
S’appuyer sur les Jeux olympiques pour travailler sur les valeurs du sport, voilà qui a été décliné largement dans le monde de l’éducation comme des loisirs, avec de nombreuses initiatives en cours. L’occasion est, en effet, festive et fédératrice. Dans ce contexte, la religion n’est pas en reste, y compris chez les Catholiques. Au niveau national, cela a pris forme dès la fin 2020, avec le projet JO Paris 2024 & Eglise catholique, puis des Holy Games, à l’initiative de la Conférence des évêques de France. Le projet est fondé sur deux axes : célébrer la fraternité à travers le sport et favoriser l’accès des plus vulnérables aux JO. Plusieurs initiatives concrètes en sont issues, comme la Pater Cup, qui a réuni une centaine de prêtres autour du ballon rond à Villepinte en juin dernier, et qui se tiendra de nouveau en juin 2024.
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Une autre initiative, destinée à impliquer la jeunesse, est celle d’un grand rassemblement à Paris durant les JO, faisant participer 2 300 jeunes via leur aumônerie. Au programme : tournois sportifs, mission au service des autres, messes, échanges, formations, ateliers sport et foi…
En Val-de-Marne, la fête ne sera pas boudée non plus. Et ce mercredi 20 décembre, à l’occasion de ses vœux 2024, l’évêque de Créteil en a dévoilé les ambitions. En rappelant d’abord l’origine très valdemarnaise de la devise des JO : plus vite, plus haut, plus fort.
La devise des Jeux olympiques née dans le Val-de-Marne
“Nous avons alors découvert que la devise des Jeux olympiques était née à Arcueil et qu’elle était due à un prêtre, le Père Henri Didon, dominicain et grand ami de Pierre de Coubertin. En mars 1891, alors proviseur au collège Albert-le-Grand d’Arcueil, il organise des compétitions sportives au sein de l’établissement. À la fin de la manifestation, il prononce un discours à partir des trois mots latins citius (plus vite), altius (plus haut), fortius (plus fort). Pour le dominicain, “plus vite” se rapporte à l’esprit, aux études ; “plus haut” se rapporte à l’élévation de l’âme, en chemin vers Dieu et “plus fort” se rapporte au corps, entretenu par le sport. Ces trois mots associés fonctionnent comme une devise qui deviendra celle des premiers Jeux olympiques à Athènes où Henri Didon et Pierre de Coubertin sont réunis en 1896. Ce fait est inscrit sur une plaque, à l’emplacement du collège aujourd’hui disparu, à Arcueil, chez nous en Val-de-Marne…” ainsi rappelé l’évêque. “Cette devise a de particulier d’avoir gardé une belle pérennité depuis les débuts des Jeux olympiques, et même évolué avec un 4ᵉ mot : “ensemble” lors des jeux de Tokyo 2021, en l’associant au mot “Fort” : Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble.”
Dans le diocèse de Créteil, une nouvelle devise, proche, a été imaginée pour aborder cette année olympique : “plus loin, plus haut, plus frères”.
Les Holy games du Val-de-Marne partiront d’Arcueil
À l’image de la flamme olympique relayée de ville en ville, l’Église du Val-de-Marne souhaite proposer son propre geste symbolique de transmission, “pour aller de doyenné en doyenné, de paroisse en paroisse et exprimer ainsi notre espérance, cet horizon de fraternité”, annonce l’évêque. Comme symbole, le diocèse a choisi la flamme du Kerygme (proclamation à voix haute en grec, symbole de la transmission de l’Évangile). Ceci en écho à la démarche d’évangélisation “Kergyma” lancée en 2022 par l’Église catholique française et qui a donné lieu à un grand rassemblement à Lourdes en octobre dernier.
La devise étant née à Arcueil, c’est de son église de Saint Denys que sera lancé l’élan olympique local dès le 14 janvier, avec une messe de dédicace comme église olympique du diocèse. La flamme du Kergyme cheminera ensuite jusqu’au 8 juin. Date à laquelle sera organisé un temps fort dans le doyenné (circonscription ecclésiastique) d’Arcueil-Gentilly-Kremlin-Bicêtre.
D’autres initiatives sont prévues, comme des temps de réflexion sur la foi et le sport, dans les paroisses, aumôneries, établissements catholiques, des cinés sport et foi, des réunions interreligieuses, des rencontres avec des athlètes, notamment porteurs de handicaps. “Beaucoup d’athlètes ont une vie spirituelle très forte”, motive l’évêque, en marge de ses vœux. Un groupe d’une trentaine de jeunes Val-de-Marnais participera aussi au rassemblement de jeunes durant les Jeux (présenté plus haut dans l’article). Voir le programme plus détaillé sur le site du diocèse.
Solidarité : ne pas oublier les exclus pendant les Jeux olympiques
Sur le plan de la solidarité, l’évêque a rappelé l’appel lancé par 70 associations de solidarité réunies dans le collectif “Le revers de la médaille”, il y a quelques jours, pour alerter sur la situation des personnes les plus précaires durant les Jeux, notamment en termes de logement ou d’aide alimentaire. Dans le diocèse de Créteil, l’évêque invite à prendre sa part, par exemple, en cherchant des solutions d’hébergement pour les plus fragiles. “Avec le concours de la mosquée de Créteil et peut-être d’autres à venir, l’initiative d’ASA (Août secours alimentaire) travaille à être renforcée, a-t-il annoncé lors de ses vœux. De même, nous voulons nous rendre attentifs à ce qui sera dit des plus pauvres au milieu de nous, au moment de ce grand évènement mondial.”
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