À l’occasion de la sortie du nouvel album d’Asterix, la Cité de l’économie accueille une exposition s’attelant à expliquer les grands principes de l’économie à partir de la série d’Uderzo et Goscinny.
Ouverte en 2019 à l’hôtel Gaillard, à l’initiative de la Banque de France et de l’institut d’émission des Départements d’Outre-mer, la Cité de l’économie (Citeco) vise à rendre cette discipline plus accessible. Rien de tel, donc, que des œuvres populaires pour attirer un large public. Après “Largo Winch, Aventurier de l’économie” en 2020, la Cité a profité de l’actualité autour du célébrissime Astérix.
La nouvelle exposition, qui se tient jusqu’au 26 février 2024, met aussi en lumière des archives des deux créateurs, rarement montrées au public.
Citéco place ainsi côte à côte un scénario, tapé à la machine par Goscinny, case après case, action à gauche et dialogues à droite, en vue de la planche 25 de l’album “Le Bouclier arverne” (1968) et le crayonné de cette planche par Uderzo.
On voit aussi, encore plus en amont dans son travail, un synopsis là aussi tapé à la machine par Goscinny, de plusieurs planches de l’album “Astérix gladiateur” (1964).
“Goscinny écrit tout à l’avance. Il décrit précisément tout ce qui se passe sur chacune des pages. Ensuite, il va voir son ami Uderzo, qui va lui dire: là ça ne va pas, tu veux vingt chevaux mais quatre suffiront. Il y a une négociation”, explique à l’AFP Didier Pasamonik, commissaire de l’exposition, éditeur et journaliste de bande dessinée.
“Une fois qu’ils se sont mis d’accord”, poursuit-il, “le découpage est fait par Goscinny et Uderzo dessine, avec une grande intelligence” et une foule de détails comiques qui parlent aux lecteurs les plus jeunes comme aux connaisseurs de l’Antiquité.
L’approche économique choisie par l’exposition permet de revisiter l'”esprit gaulois” tel que l’ont imaginé les auteurs : méfiance face aux puissants, farouche volonté d’indépendance, attachement au village mais ouverture aux autres cultures.
“Plein de cases d’Astérix caricaturent l’économie mais disent beaucoup sur elle. Si Goscinny et Uderzo n’en sont pas des spécialistes, tout comme ils ne sont pas historiens, ils posent des questions qui nous intéressent encore”, estime Christian Chavagneux, conseiller économique de l’exposition.
La naissance de la monnaie, l’internationalisation des échanges ou l’importance de l’esclavage et des pillages pour l’économie impériale, faits marquants de l’Antiquité, sont ainsi évoqués dans les albums, de même que des sujets plus propres au XXe siècle : production de masse, bulles spéculatives, montée de la bureaucratie ou encore tensions entre patronat et salariés.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.