Transports | | 13/06/2023
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Le débat sur le stationnement fait rage à Arcueil, et divise la majorité

Le débat sur le stationnement fait rage à Arcueil, et divise la majorité

Alors que la ville d’Arcueil s’est appuyée sur une convention citoyenne pour débattre de l’avenir du stationnement en ville, 2 400 pétitionnaires, dont une partie de la majorité municipale, réclament désormais un référendum. L’enjeu est de taille, qui concerne le maintien ou non de la gratuité.

“Quelle rue pour demain ?”, cette question, la mairie d’Arcueil l’a posée à un groupe de 40 habitants tirés au sort l’automne dernier. Cette convention citoyenne sur le stationnement a accouché de trois hypothèses, sans les trancher. “Soit on ne touche à rien, soit on met un peu de payant, soit on passe tout en payant”, résume Christian Métairie, qui va demander à son bureau municipal d’arbitrer.

Une démarche supervisée par la Commission nationale du débat public

Le maire EELV se félicite pour la conduite de cette concertation, sous la supervision de la commission nationale du débat public (CNDP), alimentée par les travaux du Cerema (centre d’expertise sous tutelle des ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) et une consultation du grand public à travers des réunions publiques ou des ateliers thématiques (site de la concertation). “Des centaines d’Arcueillais ont ainsi pu se faire entendre. Il n’y a pas eu de travail en vase clos. Je reconnais en revanche que la convention citoyenne s’est étiolée progressivement, passant de quarante à une dizaine de participants“.

Un collectif réclame un référendum

Alors que la convention a rendu ses conclusions, un collectif citoyen s’est formé en novembre dernier pour demander l’organisation d’un référendum, revendiquant les signatures d’une pétition sur papier par 2 400 habitants majeurs. “Jamais dans l’histoire de la ville, pareille initiative n’a recueilli tant de succès. C’est un travail de dix mois à la rencontre des Arcueillais. Ils réclament la votation citoyenne“, explique Max Staat, ancien élu municipal communiste et cofondateur du collectif. “Nous avons mis le feu aux poudres en rappelant aux électeurs que figurait dans le programme la concertation sur la mise en place du stationnement payant“.

Division au sein de la majorité municipale

De son côté, Christian Métairie ne ferme pas officiellement la porte au référendum mais reste dubitatif. “Il faut trouver des solutions qui n’opposent pas les habitants avec une méthode de concertation innovante“, disait-il lors d’un précédent conseil municipal. Aujourd’hui, il temporise. “Le conseil municipal va se prononcer lors de la séance du conseil municipal, le 29 juin. Je ne préjuge pas de sa décision. Il y aura un débat sur le fond et la forme, notamment sur cette opération visant à demander un référendum local“.

Au sein de la majorité municipale, le groupe Arcueil en commun, qui compte six élus apparentés communistes, soutient la pétition et dénonce une hypocrisie. “En quoi la parole de la douzaine d’habitants tirés au sort serait plus juste que celle de 2500 pétitionnaires ? On ne peut pas reprocher au président de la République de ne pas écouter le peuple quand il manifeste contre la réforme des retraites et faire la même chose au plan local. Où est la promesse du nouveau contrat démocratique de notre programme ?“, s’interroge Carine Delahaie (PCF).

L’opposition enfonce le clou

Dans l’opposition, le conseiller municipal majorité présidentielle, Benoît Joseph Onambélé, plaide également pour le référendum. “Pendant la campagne, nous avions proposé de tout passer au payant et de donner deux cartes de résident, gratuites, par ménages. La liste de Christian Métairie n’a pas tranché la question parce qu’ils avaient des avis différents. Le maire a voulu imposer un avis à sa majorité via cette convention. Le débat n’a pas eu lieu et ça me paraît difficilement envisageable de ne pas consulter la population.”

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