Justice | | 13/03/2023
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Créteil : procès en appel des meurtriers présumés d’une prostituée du Bois de Boulogne

Créteil : procès en appel des meurtriers présumés d’une prostituée du Bois de Boulogne © CD

Deux hommes sont jugés en appel à partir de mardi par la cour d’assises du Val-de-Marne pour le meurtre de Vanesa Campos, Péruvienne trans de 36 ans tuée par balle en août 2018 au bois de Boulogne, où elle se prostituait.

Mahmoud Kadri, 25 ans, et Karim Ibrahim, 30 ans, avaient été condamnés à 22 ans de prison pour meurtre en bande organisée en première instance par la cour  d’assises de Paris en janvier 2022. Ils seront à nouveau sur le banc des accusés à Créteil, aux côtés de trois autres hommes.

Deux d’entre eux sont jugés pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, et le troisième pour avoir participé au vol de l’arme du crime, un pistolet dérobé une semaine plus tôt à un policier alors que ce dernier se trouvait avec une prostituée. 

En première instance, neuf hommes, tous Egyptiens, avaient été renvoyés devant les assises, dont trois pour meurtre. Huit d’entre eux avaient été condamnés.

Agression par “une meute armée”

Vanesa Campos avait été tuée par balle au cours d’une expédition punitive dans la nuit du 16 au 17 août 2018, dans un endroit reculé et plongé dans l’obscurité du bois de Boulogne où elle exerçait depuis deux ans. Le soir du crime, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim s’étaient retrouvés dans le bois avec une dizaine d’autres jeunes hommes pour affronter des “protecteurs” engagés par des prostituées trans sud-américaines, cibles depuis plusieurs années d’une bande de voleurs égyptiens qui détroussaient leurs clients.

L’emplacement où travaillait Vanesa Campos était le premier depuis la route d’où est arrivé le groupe, une “meute” armée, avait décrit l’avocat général, Olivier Auféril, lors du procès. 

Un procès qui avait été “particulièrement éprouvant” et émaillé “d’incidents“, selon Me Léa Dordilly, avocate de Mahmoud Kadri. “Nous attendons un procès en appel plus serein, plus paisible, où chacun puisse s’exprimer“, a ajouté le conseil.

Les deux principaux accusés, Mahmoud Kadri et Karim Ibrahim, se sont renvoyés la responsabilité du crime pendant ce premier procès chaotique, où certains des mis en cause avaient parfois été expulsés du box. Mahmoud Kadri a été désigné comme l’auteur du tir par ses co-accusés, mais a affirmé que Karim Ibrahim avait tiré sur Vanesa Campos. 

Ce dernier, décrit comme très violent par les victimes et les parties civiles, a été qualifié de “meneur“, aux côtés de Mahmoud Kadri, de cette “expédition punitive“. Un rôle que contestent ses avocats, Me Julien Fresnault et Me Fares Aidel. “C’est un voleur, il n’avait aucun intérêt à ce qu’il y ait un tel drame” sur la zone où il commettait ses larcins, ont-ils insisté. “La cour n’a pas vraiment réussi à déterminer lequel était le tireur“, a regretté Me Dordilly. 

Les parties civiles espèrent quant à elles “s’approcher de plus en plus de la vérité“, selon Me Chirine Heydari et Me Quentin de Margerie, qui représentent la mère, la soeur, cinq collègues de Vanesa Campos et l’association de défense des personnes trans Acceptess-T. “La justice se fera, c’est certain: les parties civiles espèrent également une forme de sincérité de la part des accusés” et une “reconnaissance de leurs responsabilités”, a ajouté Me de Margerie.

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