Justice | | 11/07/2023
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Créteil : un an de prison ferme pour appel au meurtre d’un policier sur Twitter

Créteil : un an de prison ferme pour appel au meurtre d’un policier sur Twitter © Gerd Altmann

Un jeune homme de 19 ans a été condamné lundi à deux ans de prison, dont un an ferme, par le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir publié sur Twitter des messages appelant à tuer un policier et à attaquer un centre commercial.

Il a également été condamné à 70 heures de travaux d’intérêt général et plusieurs interdictions, dont celle d’utiliser les réseaux sociaux pendant la durée de son sursis. Il sera écroué à la prison de Fresnes et pourra faire une demande d’aménagement de peine.

Les 28 et 29 juin, Corentin avait diffusé sur Twitter la photo d’un policier, identifié à tort comme l’auteur du coup de feu sur le jeune Nahel, dont la mort lors d’un contrôle routier à Nanterre le 27 juin a embrasé, plusieurs nuits consécutives, de nombreuses villes du pays.

Lire : Un jeune de 19 ans arrêté après avoir appelé sur Twitter à attaquer Créteil Soleil, le tribunal, et à tuer un policier

550 euros la main coupée, 2 000 euros la mort

L’image était accompagnée d’un texte promettant différentes primes : 550 euros pour une main coupée, 1 200 euros pour les deux mains coupées, 2 000 euros pour la mort du policier.

Le jeune homme, jugé en comparution immédiate après son interpellation jeudi dernier, a également publié des messages appelant à attaquer le centre commercial Créteil Soleil, situé en face du commissariat de police de la ville. Le centre commercial a été la cible d’émeutiers en pleine journée le 30 juin, contraignant les autorités à procéder à son évacuation. Les policiers avaient alors procédé à 21 interpellations.

“C’est vrai que je suis allé trop loin

Lors de l’audience, Corentin a exprimé des regrets et dit vouloir réparer ses erreurs. “Je reconnais mes torts, c’est vrai que je suis allé trop loin”, s’est-il exprimé, indiquant avoir cherché à gagner de l’argent grâce à ses publications.

Le tribunal a suivi les recommandations de la procureure de la République, qui avait déploré une “prise de conscience assez faible” du jeune homme lors de son réquisitoire.

“Je dois porter la parole d’un homme qui est terré

L’avocate du policier a pour sa part dénoncé la “déferlante” subie par son client depuis la publication des tweets menaçants. “Je dois porter la parole d’un homme qui est terré, dont la vie est sur pause”, a expliqué Me Sandra Chirac Kollarik. “C’est un rouleau compresseur qui s’abat sur lui”.

Sarah Ikkawi, avocate de Corentin S., a, elle, plaidé l’absence de “recul” et l'”immaturité profonde” du jeune homme, soulignant qu’il n’avait pas de casier judiciaire. Elle a demandé au tribunal de “ne pas enfoncer la tête sous l’eau” de son client en l’envoyant en prison. “Vous avez un panel de peines que vous pouvez choisir, plus adaptées à sa situation”, a ainsi défendu Me Ikkawi.

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