Crise au collège Flagon de Valenton : les enseignants en grève administrative

“Nous ne pourrons pas tenir comme ça jusqu’à la fin de l’année scolaire. De plus en plus de collègues viennent au travail à reculons et le registre hygiène et sécurité qui recense les incidents est régulièrement rempli”, prévient Claire Le Thomas, enseignante et déléguée syndicale Snes-FSU au collège Fernande-Flagon de Valenton.

Avec l’équipe enseignante, elle reproche plusieurs manquements et cite l’absence durant les six premiers mois de l’année de la commission locale de lutte contre l’absentéisme, une faiblesse dans les réponses à apporter au harcèlement scolaire, des attributions de bourses sans transparence ou encore des conseils d’administration bâclés. “Il a une gestion très verticale de l’établissement, une communication descendante, et impose des projets sans consulter les enseignants, au détriment de nos cours. En parallèle, avec les élèves, il refuse de faire figure d’autorité. Les collégiens ressentent une absence de cadre qui se traduit par des insultes et des comportements agressifs“, poursuit-elle.

À plusieurs reprises cette année, les enseignants ont alerté le rectorat de Créteil, et, en mars, des inspecteurs sont venus auditionner le personnel et les parents d’élèves. Un rapport doit être remis au recteur de l’académie mais les enseignants craignent de ne pas être pris au sérieux.

C’est dans ce contexte qu’ils ont décidé de leur grève administrative. “Nous sommes 17 enseignants à avoir démissionné de nos missions particulières, explique Claire Le Thomas. Les professeurs principaux participent aux conseils de classe du second trimestre mais nous ne ferons pas les appréciations du bas du bulletin. Les coordinateurs de discipline, notamment chargés d’organiser les brevets blancs ou de participer aux conseils pédagogiques, ou les enseignants chargés de missions décrochage scolaire ou numérique, arrêtent également.”

Cédric Coutard, représentant des parents d’élève, reconnaît une situation difficile et n’écarte pas non plus une mobilisation courant avril, si la situation n’est pas résolue. “J’ai évoqué les problèmes constatés avec le chef d’établissement lors de l’audience avec les inspecteurs envoyés par le rectorat. Nous attendons la fin des conseils de classe pour voir comment cela se déroule. Si ça ne fonctionne toujours pas, nous proposerons aux parents de faire un blocus avant les vacances de Pâques. Nous souhaitons faire bouger les choses rapidement“, motive-t-il.

En attente de l’audit du rectorat

De son côté, le rectorat indique que les inspecteurs n’ont pas encore restitué leur audit. “Effectivement, nous avons reçu un nombre important de démissions de professeurs principaux mais, dans leurs lettres, ils évoquent la charge de travail et des difficultés relationnelles avec la direction au sens large. Il n’y a aucune demande de départ du principal ou de protestation contre le maintien en poste”, précise le rectorat.

Cette année, deux chefs d’établissements ont déjà été écartés en Val-de-Marne après un mouvement social, au lycée Léon-Blum de Créteil en septembre. Au collège Flagon de Valenton, une crise avait déjà eu lieu en 2016, qui s’était terminée par le départ de la principale. Cette fois, c’est la gestion de la Cité éducative, projet partenarial avec la ville et les écoles élémentaires, qui a déclenché la crise. Après que le principal, chef de file de ce projet, ait octroyé une mission d’orthophonie à sa propre compagne pour un montant de 60 000 euros.

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