Des milliers de personnes se sont rassemblées à Paris et ailleurs en France, deux jours après l’offensive du Hamas en Israël. À Créteil, le drapeau israélien a été hissé sur le parvis de l’hôtel de ville.
À Paris, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en fin de journée, à l’appel notamment du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), derrière la banderole “Terrorisme, ici, là bas, même combat, soutien à Israël”, selon des journalistes AFP sur place.
De nombreuses personnalités ont fait le déplacement : la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique Olivier Véran, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, les présidents des régions Ile-de-France Valérie Pécresse, Hauts-de-France Xavier Bertrand, et Rhône-Alpes-Auvergne Laurent Wauquiez.
Sont également présents l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy et sa femme Carla Bruni, le président du parti LR Eric Ciotti, le député PS Boris Vallaud, le sénateur Yannick Jadot (écologiste).
En queue de cortège, des Iraniens ont cousu le drapeau israélien et la drapeau iranien d’avant la Révolution de 1979 et recueillaient une salve d’applaudissements.
Parmi les slogans les plus entendus: “Libérez les otages!” ou encore “Israël vivra, Israël vaincra!”.
Plus tôt dans la journée, les représentants de la communauté juive avaient été reçus par Gérald Darmanin. “Toucher un juif, c’est toucher toute la République”, a assuré à l’issue de la rencontre le ministre de l’Intérieur en soulignant la “grande fermeté de l’Etat”, avec “des milliers de policiers, de gendarmes et de militaires” mobilisés pour sécuriser écoles et lieux de culte notamment.
Dans le Val-de-Marne
À Créteil, la ville a fait hisser le drapeau israélien sur le parvis de l’hôtel de ville, pendant la marche du Crif. “Ces actes barbares doivent être fermement condamnés”, dénonce le maire PS Laurent Cathala, dans un communiqué. “Rien ne peut justifier les attaques lancées par le Hamas contre Israël, faisant des centaines de victimes civiles et militaires”, a pour sa part déclaré Christian Métairie, maire EELV d’Arcueil, appelant à des “solutions diplomatiques et politiques.”
A Saint-Maur-des-Fossés, un rassemblement est organisé ce mercredi 11 octobre à 18 heures sur le parvis de l’hôtel de ville. “Ce rassemblement sera aussi l’occasion d’exprimer un soutien particulier à nos amis de la ville jumelée de Ramat HaSharon”, indique la ville.
“Temps d’union”
Depuis samedi “une vingtaine de faits antisémites ont été recensés”, et “dix personnes” interpellées soit pour “des propos antisémites, ou parce qu’elles ont menacé des lieux de cultes ou des personnes qui sortaient de ces lieux de culte”, a ajouté le ministre.
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Yonathan Arfi a de son côté dit son “soulagement de voir que le ministre prend les mesures nécessaires” dans un climat qu’il a qualifié d'”inflammable”.
“Nous savons que tous les conflits au Proche orient finissent par se traduire mécaniquement par une hausse des actes antisémites en France”, a-t-il ajouté.
“Il y a un temps d’union, qu’on espère voir de manière très large dans la marche qu’a initiée le Crif”, a de son côté affirmé le Grand rabbin de France Haim Korsia.
La Tour Eiffel sera éclairée en soirée aux couleurs du drapeau israélien, avait annoncé la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. Yaël Braun-Pivet avait elle indiqué que l’Assemblée serait “illuminée ce soir au couleurs d’Israël” et qu’elle demandera mardi “une minute de silence” aux députés.
Des rassemblements sont également prévus en régions. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Nice, en début d’après-midi, devant l’Hôtel de Ville orné d’un grand drapeau israélien, à l’appel du maire Christian Estrosi (Horizons). D’autres rassemblements étaient attendus en soirée à Strasbourg, Nancy, Tours, Lille, Montpellier, Marseille et Bordeaux.
A Lyon, la préfecture du Rhône a interdit un rassemblement pro-palestinien prévu lundi soir en raison du “risque de trouble à l’ordre public”.
“Propos ignobles”
“Je veux dire à ceux qui l’organiseraient quand même qu’il seront interpellés et traduits immédiatement devant l’autorité judiciaire”, a averti M. Darmanin.
Il s’est aussi réservé le droit “d’engager des procédures de dissolution” après les “propos absolument ignobles” émanant de “collectifs, d’associations parfois de partis politiques”.
Outre MM. Korsia et Arfi, ont été reçus par Gérald Darmanin le président du Consistoire central Elie Korchia et le président du Fonds social juif unifié Ariel Goldmann.
Samedi, le ministre de l’Intérieur avait demandé aux préfets de renforcer la sécurisation des lieux communautaires israélites, avec la présence visible de forces de l’ordre, et le renfort de la police municipale et des militaires de l’opération Sentinelle.
La communauté juive de France, la plus importante d’Europe avec environ 500 000 personnes, célèbre plusieurs fêtes depuis le début de la nouvelle année juive mi-septembre.
Gérald Darmanin, qui a tenu dimanche matin une réunion avec l’ensemble de ses services, a répété “qu’il n’y a pas aujourd’hui de menace caractérisée qui toucherait nos compatriotes juifs sur le territoire national” malgré les actes antisémites recensés.
Côté politique, les critiques continuaient de pleuvoir lundi sur La France insoumise pour ses prises de positions jugées trop ambiguës. Le patron du PS Olivier Faure, qui a toujours défendu l’union des partis de gauche, a estimé que les déclarations de LFI “laisseront des traces”, exigeant des “explications”.
Actualisation à 15h45 avec la déclaration du maire d’Arcueil et le communiqué de la ville de Saint-Maur
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