Arguant de sa “dangerosité“, l’avocate générale a requis mercredi 18 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Fouad S. jugé par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour le violent enlèvement de ses enfants en 2020 à Drancy.
Sa dangerosité tient dans le “degré élevé de préméditation” de l’enlèvement, préparé pendant six mois, la “violence de l’opération” et “l’incapacité à percevoir la gravité du traumatisme infligé aux victimes“, a détaillé Cécile Delignon dans ses réquisitions. Elle a demandé à ce que les 18 années d’emprisonnement soient assorties d’une période de sûreté des deux tiers.
Lire aussi : Drancy : un père jugé pour l’enlèvement violent de ses enfants
Une première condamnation début 2023
Le 7 juillet 2020, vers 05h00, Fouad S. défonce la porte de l’appartement de son ex-belle-famille à Drancy (Seine-Saint-Denis) à coups de disqueuse et de bélier, aidé d’un complice. Il lance un fumigène et s’empare de sa fille de sept ans et de l’un de ses fils de cinq ans, terrifiés et en sous-vêtements. Après quatre longues journées d’enquête, il est interpellé dans un hôtel à Villepinte, ses enfants sont sains et saufs.
Fouad S. n’en était pas à son coup d’essai. En 2023, il a été condamné pour la soustraction de l’aîné de la fratrie de quatre, qui vit depuis 2017 en Algérie. La famille maternelle s’attendait à ce qu’il revienne.
La famille “vivait dans la terreur“
L’avocate générale a reconnu “l’échec de l’institution judiciaire et policière dans la protection de la famille”, qui “vivait dans la terreur“. D’après Manuela Lanot, leur avocate, “les enfants présentent des traumatismes importants” : “terreurs nocturnes, hypervigilance, ils sursautent quand la porte claque, n’arrivent pas à se concentrer“. Ils sont surtout “des orphelins avec deux parents vivants“. Leur mère a quitté le domicile sans jamais revenir en 2018, angoissée par les proportions que prenait le conflit avec son ex-conjoint.
Lire aussi : Père jugé pour le kidnapping de ses enfants à Drancy, la famille témoigne
Six autres personnes, aux divers degrés d’implication, sont jugées. “La parole de chacune de ces personnes aurait permis d’arrêter le calvaire de ces enfants dès qu’elles auraient parlé“, a tancé l’avocate générale.
Dix ans d’emprisonnement ont été requis contre Seykou B., complice principal lors de l’enlèvement, et sept contre Hicham K., qui depuis sa détention assurait le rôle de “centre opérationnel“. De deux ans de prison avec sursis à cinq ans dont quatre assortis d’un sursis probatoire de deux ans ont été requis à l’encontre des autres accusés.
Le verdict sera rendu vendredi.
À lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.