Devant la cour d’assise de Bobigny, Fouad S., père de famille, est jugé au côté de six autres personnes pour l’enlèvement violent de ses enfants, en juillet 2020 à Drancy.
Le 7 juillet 2020, vers 05h00, le père de famille, alors âgé de 31 ans, pénètre casqué et ganté dans l’immeuble de son ex-belle-famille à Drancy (Seine-Saint-Denis). Au dixième étage, aidé d’un complice, il occulte l’œilleton des voisins, sort une disqueuse pour ouvrir la porte de l’appartement et finit le travail au bélier.
Interpellé à Villepinte
À l’intérieur, où se trouvent trois de ses quatre enfants dont il planifie l’enlèvement depuis six mois, il lance un fumigène. Face à son ex-belle-mère et son ex-belle-sœur prises de panique, il parvient à enlever sa fille de sept ans et l’un de ses fils de cinq ans, terrifiés et en sous-vêtements.
Débute pour eux une cavale qui les amènera d’un hôtel parisien à un autre à Villepinte (où il sera interpellé trois jours plus tard), en passant par le domicile de la sœur d’un complice à Clichy-sous-Bois.
Pour les cacher, le père transporte ses enfants dans de grands sacs noirs.
Fouad S. cherchait à récupérer la garde de ses enfants
“J’adresse une pensée particulière à mes enfants, c’est à eux que j’ai fait du mal, ainsi qu’à la famille“, a sobrement déclaré Fouad S. depuis son box lorsque le président lui a donné la parole au premier jour du procès qui doit se tenir jusqu’au 24 novembre.
Avec son ex-conjointe, ils s’étaient mariés religieusement en 2011. Sont vite arrivés quatre enfants, nés entre 2012 et 2016. Après plus d’un an passé en Algérie, où elle ne se plaît pas et fait part d’une radicalisation religieuse de son conjoint, la jeune femme rentre en France et se sépare en 2017.
Depuis, il cherchait à récupérer la garde de ses enfants, les procédures judiciaires envenimant leurs relations. En proie à un trouble dépressif et anxieux, la jeune femme avait délégué l’autorité parentale à sa mère et quitté la région parisienne.
Une première condamnation pour enlèvement et tentative d’enlèvement
Six autres personnes sont jugées : trois comme lui pour arrestation, enlèvement et séquestration de mineur de moins de 15 ans commis en bande organisée, un détenu pour complicité, un cinquième pour participation à association de malfaiteurs et le dernier, un chauffeur de VTC, pour non-déclaration de crime.
Fouad S. a déjà été condamné à trois ans de prison en 2023 pour enlèvement et tentative d’enlèvement. Depuis 2017, son aîné vit, en effet, en Algérie et n’a plus eu contact avec sa mère et le reste de sa fratrie.
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