À quelques mois de la Coupe du monde de rugby et à un an des Jeux Olympiques, la capitale doit jongler entre ses objectifs écologiques ambitieux et sa volonté de rester la première destination mondiale.
En juillet 2021, les Assises du tourisme durable imposaient deux objectifs à la capitale. Le premier est de ramener le flux de voyageurs aux niveaux pré-pandémiques. Le second, de rendre le tourisme durable.
Le deuxième objectif est quasiment accompli. Avec 11,6 millions de touristes dans le Grand Paris entre janvier et avril 2023, la capitale tutoie les niveaux de 2019, à 2,5% près. Une bonne nouvelle pour un secteur qui représentait 13% du PIB et 15% des emplois de Paris intra-muros en 2021.
L’objectif écologique ambitionne la neutralité carbone et le tout-renouvelable d’ici 2050. L’Agence de la transition écologique (Ademe) estime que les zones fortement touristiques peuvent connaître jusqu’à un triplement de la consommation annuelle d’eau à l’échelle nationale. La consommation annuelle d’énergie pourrait quadrupler.
Lire aussi : Paris vote un nouveau plan d’urbanisme pour s’adapter au changement climatique
“La capitale du tourisme durable”
Frédéric Hoquard veut faire de Paris “la capitale du tourisme durable” à l’approche des JO. La production de déchets un véritable enjeu. Selon l’Ademe, elle augmente de 27% dans les zones fortement touristiques. La ville affiche l’objectif de supprimer tous les plastiques à usage unique d’ici aux Jeux Olympiques de 2024. L’ambition est également de retirer le plastique de la vie nocturne. “Une boîte de nuit utilise 600 à 700 bouteilles en plastique par weekend“, explique Frédéric Hoquard.
La ville prévoit le développement de fontaines à eau et le développement du cyclotourisme, pour éviter les cars de touristes. Elle souhaite mettre en circulation des bateaux taxis, et créer des parkings à vélo devant les hôtels et les lieux touristiques. Ces projets seront testés “dès cet été“, affirme Corinne Mégevaux.
Le défi de l’hospitalité
L’augmentation du prix des hôtels est un autre problème. En comparaison avec 2019, on constate une augmentation des prix de 28,1% sur Paris, et de 30,4% dans le Grand Paris. Frédéric Hoquard souligne l’absence de volonté de dialogue d’Airbnb : “On va avoir la CDM de rugby et les JO, on ne voudrait pas avoir une flambée du tourisme comme lors de la Pentecôte“.
La ville de Paris compte fixer des quotas d’Airbnb dans certains quartiers. Face au risque d’une explosion de l’offre, Frédéric Hoquard avertit contre le “”fantasme” Airbnb“. “On ne s’attend pas à doubler nos touristes” estime-t-il.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.