Education | Ile-de-France | 02/08/2023
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Émeutes en Île-de-France : vers la reconstruction des bâtiments publics

Émeutes en Île-de-France : vers la reconstruction des bâtiments publics © FB

Après la mort de Nahel, des émeutes ont éclaté en Île-de-France, entraînant des dégradations de bâtiments publics. Un mois avant la rentrée, les communes s’activent pour les réhabiliter.

En France, près de 250 établissements scolaires ont été pris pour cible par les émeutiers, dont une dizaine d’écoles intégralement détruites. Plusieurs villes ont lancé des cagnottes pour répondre à la demande de leurs habitants d’aider à financer les travaux.

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Des élèves transférés dans d’autres écoles

C’est le cas de La Verrière (Yvelines), dont le maire Nicolas Dainville (LR) évalue à “près de 20 millions d’euros” les dégâts subis pour deux écoles incendiées.

À la rentrée, les 170 élèves de l’école élémentaire du Bois de l’Étang seront transférés dans l’école régionale du premier degré, située à 30 minutes à pied. Quant aux élèves de la maternelle Étang-des-Noës, partiellement brûlée, mais inutilisable, ils seront accueillis dans un autre établissement resté intact.

Lire : Île-de-France : une centaine de bâtiments publics dégradés ou détruits suite aux émeutes

Installer des préfabriqués ou mobiliser des bus

C’est mission impossible de reconstruire pour la rentrée“, reconnaît le maire, qui table sur deux à trois ans de travaux et espère une aide de la Région pour financer les 150 000 euros nécessaires au transport des élèves vers leur école d’accueil.

Lire aussi : L’Île-de-France annonce 20 millions d’euros pour aider les maires à réparer après les émeutes

Le quotidien de nombreux élèves va être bouleversé. Les collectivités vont devoir trouver des solutions inédites comme installer des préfabriqués ou mobiliser des bus si la cantine a été détruite“, admet Grégoire Ensel, président de la FCPE, première fédération de parents d’élèves. Il redoute toutefois que “le temporaire ne s’éternise pendant deux ou trois rentrées scolaires“.

2 millions d’euros de dégâts à Neuilly-sur-Marne

Le 11 juillet, la Fédération française de l’assurance évaluait à environ 225 millions d’euros les dégradations commises sur les bâtiments publics de 500 communes. Le maire de Neuilly-sur-Marne, Zartoshte Bakhtiari, est plus amer. “La facture des dégâts, 2 millions d’euros, c’est à 90% pour la ville. L’État n’aide pas : à part quelques mesures techniques (…), il n’y a rien eu“, balaye l’élu DVD.

À Coulaines, près du Mans, l’accueil de la mairie a été incendié, obligeant le maire Christophe Rouillon à relocaliser l’État civil en sous-sol et la salle des mariages dans un centre de loisirs. “Quelques semaines de réflexion seront nécessaires pour définir notre besoin“, indique l’élu PS, qui s’inquiète du niveau de prise en charge des assurances et d’une possible augmentation du contrat d’assurance en 2024. “On est la 40ᵉ ville la plus pauvre de France et on n’a pas tellement de marge de manœuvre budgétaire. L’esprit de la loi, c’est le reste à charge zéro. On espère une couverture totale de nos dépenses“, souligne le Sarthois, qui craint aussi de voir revenir “au grand galop” l’image des “banlieues populaires-banlieues dangereuses“.

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L’attente des textes d’application

Interrogée par l’AFP, l’Association des maires de France (AMF) dit rester “vigilante“. “On vérifiera si les textes d’application sont à la hauteur des intentions“, commente Antoine Homé, coprésident de la commission des finances, qui s’inquiète aussi des montants des dégâts.

À Montargis (Loiret), c’est plus d’1,5 million d’euros. Il est évident que les collectivités ne pourront pas financer seules alors qu’elles sont déjà étranglées financièrement“, rappelle-t-il, jugeant aussi “pas du tout sûr” que les entreprises puissent répondre aux marchés, compte tenu des délais et des difficultés de recrutement.

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