Précédemment basé à Arcueil, le Centre Hospitalier Vétérinaire (CHV) a élu domicile dans un nouveau complexe plus grand, à cheval entre Gentilly et Paris. Reportage.
Dans le chenil pour chats du Centre Hospitalier Vétérinaire (CHV) Frégis, Picsou, Fifi et Coton se reposent après leurs opérations. Touffus, tachetés et moustachus, les trois félins, sont allongés dans des boxes individuels, éclairés par une lumière rougeâtre. Dans le chenil, une enceinte diffuse une mélodie reposante. “La lumière est de cette couleur car les chats ne voient pas le rouge. Ils continuent d’avoir l’impression d’être dans le noir, lorsque nous leur prodiguons des soins la nuit”, explique Cyrill Poncet, chirurgien vétérinaire et dirigeant associé du CHV.
Au bout du couloir, trois vétérinaires maintiennent un chat pour lui raser le ventre, avant de lui faire passer une échographie. Plus bas, au rez-de-chaussée, des propriétaires d’animaux attendent leurs consultations de routine ou de rééducation. Selon qu’ils soient propriétaires de chiens, de chats, ou de “Nouveaux Animaux de Compagnie” (NAC, terme désignant des animaux tels que les rongeurs, les poissons, les oiseaux, etc.), les maîtres et maîtresses patientent dans des salles d’attente séparées.
Surface plus que triplée
Ces salles d’attente distinctes sont une des améliorations proposées par le nouveau bâtiment qu’occupe le CHV, dans un bâtiment à cheval entre Gentilly et Paris. “Cette séparation nous sert, par exemple, à isoler les chats des aboiements des chiens, car cela peut les stresser. Désormais, on peut également séparer les proies des prédateurs, isoler les animaux contagieux…”, détaille Eymeric Gomes, radiologue vétérinaire et dirigeant associé.
Avec un saut de 1200 à 3800 m² de surface clinique (surface utilisée pour prodiguer des soins), les patients et le personnel du centre vont pouvoir respirer. “L’ancien bâtiment devenait trop petit. Pour travailler, ça ressemblait à une partie de Tetris ! Par exemple, on avait en tout et pour tout trois fenêtres dans l’ancien bâtiment. Maintenant, on en a 483. Ça fait presque trop !”, sourit Cyrill Poncet. Pour adapter les locaux aux besoins des vétérinaires et des animaux, il aura fallu 15 mois de travaux. Le déménagement, lui, a été effectué en deux semaines, tout en maintenant les services d’urgence de la clinique.
Soigner les cancers d’animaux
Présenté comme le plus grand et le plus ancien CHV de France, le centre effectue déjà entre 70 et 150 consultations par jour. Il y a entre 10 et 20 consultations d’urgence et de soins intensifs. Déjà fort d’une équipe de 140 membres, dont une soixantaine de vétérinaires et une cinquantaine d’infirmières, le centre espère profiter de cet agrandissement pour pouvoir développer ses activités. “Dans les 3 à 5 ans à venir, nous aimerons constituer une équipe de 250 collaborateurs”, projette Cyrill Poncet.
En projet depuis plus d’une dizaine d’années, le changement de dimension a d’ores et déjà permis au centre de s’équiper d’une “IRM 7T”, une machine d’imagerie dernier cri. “On n’aurait jamais pu l’avoir dans l’ancien bâtiment. Ça fait partie des choses qui nous sont nécessaires pour évoluer”, appuie Cyrill Poncet. À plus long terme, les dirigeants souhaitent se doter d’un service d’oncologie, pour traiter les cancers animaux. En France, ce domaine comporte moins de cinq spécialistes, affirme Cyrill Poncet. Cela tombe bien, les locaux comptent toujours plusieurs centaines de mètres carrés inutilisés.
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